Guadeloupe : pourquoi le gouvernement envoie-t-il le GIGN et le Raid en renfort pour rétablir l'ordre ?

Publié le 21 novembre 2021 à 12h33, mis à jour le 22 novembre 2021 à 15h40

Source : JT 13h WE

CRISE - Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé samedi l'envoi dans l'île d'une cinquantaine de membres des forces d'élite du GIGN et du Raid. Objectif : permettre un retour au calme, après une nouvelle nuit émaillée d'émeutes.

Le gouvernement muscle sa riposte face aux émeutiers en Guadeloupe. Confronté aux blocages et après une nouvelle nuit de pillages et d'incendies, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé samedi, dans le cadre d'une cellule de crise interministérielle, l'envoi dans l'archipel de renforts pour le maintien de l'ordre, parmi lesquels des membres des forces d'élite du GIGN et du Raid.

Selon nos informations, les renforts annoncés concernent au total 250 policiers et gendarmes, portant le dispositif sur place à 2250 agents chargés de rétablir le calme. Les troupes d'élite s'élèvent quant à elle à une cinquantaine d'agents. Si des antennes locales du GIGN (35 personnes) et du Raid (une vingtaine de personnes) existent déjà en Guadeloupe, les effectifs sont envoyés en raison du niveau de violence atteint ces dernières heures.

"Tirs à balles réelles"

Le recours au Raid et au GIGN est justifié par le gouvernement par le fait que des individus ont visé les forces de l'ordre à balles réelles, selon les indications données samedi par Gérald Darmanin. "La nuit a été très agitée", a également expliqué dimanche une source policière à l’AFP, faisant également état de "tirs à balles réelles sur un véhicule de police" au Gosier et "sur des gendarmes mobiles" à Pointe-à-Pitre. 

"Pour la troisième nuit consécutive, la Guadeloupe a connu des violences urbaines", a déploré le préfet dans un communiqué publié dimanche en fin de journée, faisant état de 38 interpellations. "Une nouvelle fois, les forces de police et de gendarmerie, mais aussi les sapeurs-pompiers qui intervenaient sur les feux, ont fait l'objet de plusieurs tirs d'armes à feu. Deux membres des forces de l'ordre ont été blessés." 

"L'intention de s'approprier des biens par effraction n'est plus la seule motivation de ces bandes organisées qui recherchent désormais le chaos", estime encore le préfet. 

Avec ces renforts du Raid et du GIGN, l'État espère donc reprendre le contrôle de la situation, l'envoi des troupes d'élite constituant "une réponse ferme" à ces attaques. 

Dans la nuit de vendredi à samedi, alors qu'un couvre-feu avait été instauré entre 18h et 5h, des pharmacies et des commerces de téléphonies avaient déjà été visés. Selon le ministère de l'Intérieur, 31 interpellations avaient alors été effectuées. 

La mobilisation lancée il y a cinq jours par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 se double désormais de violences commises par des émeutiers. Après une nuit de jeudi à vendredi particulièrement violente, les écoles étaient restées fermées vendredi et, en raison de très nombreux barrages routiers, l’activité tourne au ralenti.


La rédaction de TF1info

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