MOBILISATION - Agents d'entretien, cuisiniers, blanchisseurs... Sans eux, les hôpitaux ne pourraient pas continuer à fonctionner. Invisible, ce personnel n’en est pas moins indispensable dans la guerre contre le coronavirus.
Moins visibles que les soignants, eux aussi sont mobilisés contre le coronavirus. Eux aussi prennent des risques. Eux aussi méritent d’être applaudis tous les soirs à 20 heures : eux, ce sont ces cuisiniers, ces femmes et hommes de ménage, tous ces travailleurs de l’ombre qui participent au bon fonctionnement d’un hôpital.
Fin mars, à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu à Barcelone, les agents d’entretien ont eu la bonne surprise d’être ovationnés par le personnel médical à la fin de leur service. La vidéo a été partagée des milliers de fois à travers le monde, comme un hommage unanime à ceux qui s’activent en coulisses pour que l’hôpital puisse continuer à soigner.
Avui volem donar les gràcies al personal de neteja, de seguretat, cuina, infraestructures, és a dir a tots els professionals no assistencials que continuen exercint les seves tasques en unes circumstàncies excepcionals a causa del #COVID19 Un aplaudiment molt merescut 👏 pic.twitter.com/pPjd1EQrYc — Hospital Sant Joan de Déu Barcelona CAT (@SJDbarcelona_ca) March 27, 2020
Certains se présentent à leur poste malgré l’appréhension, comme en témoigne Christophe Biou, chef de cuisine au centre hospitalier d’Aubergenville, dans les Yvelines. "J’ai eu quelques personnes qui ont eu peur, surtout par rapport à la vaisselle. Tout ce qui revenait des patients les inquiétait un peu."
A la blanchisserie, face au risque de contamination, le responsable buanderie s’est adapté, avec un code couleur : linge bleu pour les patients non Covid-19, linge violet pour les autres. "Même si on fait que du nettoyage et du linge, on sauve quand même des vies, et c’est important", souligne Anthony Sobral.
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"Merci à eux d'être là"
Sonia De Faria, aide-soignante, est en contact direct avec les patients. Tout comme Altun Kaya, agent de service, qui sert les repas. "Ça ne fait pas vraiment partie de leur métier d’être exposé, donc merci à eux d’être là", remarque la première. "Je me suis dit qu’il fallait que j’y aille, mes collègues ont besoin de moi donc je ne peux pas les laisser toutes seules", explique la seconde.
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S’il est parfois oublié, le travail de ces hommes et ces femmes de l’ombre est salué par ceux qui les voient faire. Comme Damien Pollet, un médecin généraliste à Salins-les-Bains, dans le Jura, tout juste sorti de l’hôpital après avoir été lui-même infecté par le coronavirus. Dans une lettre, il remercie les "guerrières", qui rentrent dans le combat avec un courage exemplaire face au risque. "Le matin, elles embrassent rapidement ceux qu’elles aiment pour rejoindre le champ de bataille et l’ennemi invisible. Je ne vous oublierai jamais", écrit-il.
Bakary Meité, joueur de rugby à l’US Carcassonne, s’est quant à lui engagé bénévolement comme agent d’entretien auprès d’un hôpital parisien. "J’ai un seau et des chiffons, avec du produit désinfectant et je nettoie tout ce qui est à portée de main : les boutons d’ascenseur, les rampes, les poignées de porte " raconte-t-il. "J’ai des collègues qui rentrent dans les chambres, nettoient sous les lits, dans les toilettes des patients… Elles sont exposées et on ne parle pas forcément d’elles", salue-t-il. Invisibles, mais indispensables dans les couloirs de nos hôpitaux.