EFFETS - Le gouvernement a confirmé dimanche 26 septembre la fin du remboursement des tests dits "de confort" à compter du 15 octobre. Si la mesure vise avant tout à inciter à la vaccination tout en allégeant le coût du dépistage, elle suggère d'autres répercussions. Explications.
C'est confirmé. Comme l'avait annoncé Emmanuel Macron lors de son allocution du 12 juillet dernier, la prise en charge des tests de dépistage contre le Covid-19 par l'Assurance maladie sera bien conditionnée à la présentation d'une ordonnance médicale cet automne. Les personnes vaccinées pourront être remboursées "sans prescription", tandis que celle-ci sera demandée aux adultes non-vaccinées, a toutefois précisé ce dimanche le Premier ministre Jean Castex. Et ce dès le 15 octobre.
Si la mesure vise avant tout à encourager les Français qui hésitent encore à se faire vacciner tout en allégeant la facture du dépistage, qui a coûté 2,2 milliards d'euros en 2020 et pour lequel 4,9 milliards sont prévus cette année, d'autres répercussions pourraient apparaitre.
Vers un engorgement chez les généralistes ?
"Si on dit que le remboursement peut passer par une ordonnance du médecin généraliste, on risque d'engorger les médecins", pointait ainsi dès le mois d'août un conseiller du gouvernement auprès de LCI, n'excluant pas une possible poussée des consultations liées à la délivrance de la fameuse prescription dans certains cabinets des médecins généralistes.
Et si les patients ne se ruaient pas vers leur médecin traitant mais renonçaient plutôt à se faire tester ? C'est l'une des autres répercussions redoutées.
Vers l'exclusion de certains Français ?
"La fin de la gratuité du dépistage risque de freiner leur accès (ndlr. à des activités), notamment dans les milieux les moins socialement favorisés", a mis en garde le Conseil scientifique. Celui-ci préconise notamment le maintien de la gratuité des tests notamment pour les 12-16 ans dont la vaccination est soumise à l’autorisation des parents. Ces derniers "pourraient, s’ils ne sont pas vaccinés, se trouver en situation de renoncer à certaines activités soumises au pass sanitaire lorsque le dépistage représentera un coût pour la famille", redoute encore le conseil scientifique, semble-t-il entendu. "Nous voulons également maintenir la gratuité pour les mineurs", a en effet depuis confirmé Jean Castex, dimanche 26 septembre.
Vers une prise en charge retardée ?
Pire, cette renonciation aux tests pourrait aboutir à un décalage dans l'établissement du diagnostic et la prise en charge dont on sait pourtant désormais qu'elle est peut être déterminante dans l'efficacité des traitements. Or, ce risque concerne autant le patient lui-même, surtout s'il est susceptible de développer une forme sévère de la maladie, que son entourage qui pourrait avoir été exposé pendant ce laps de temps. En effet, le temps qu'une personne qui soupçonne des symptômes prenne rendez-vous chez son médecin, puis qu'elle soit reçue et dispose d'une prescription pour se soumette à un test, plusieurs jours peuvent s'écouler.
Quid des asymptotiques ? "On va perdre certaines personnes qui n'avaient pas de symptômes et n'étaient pas identifiées comme cas contacts, mais qui se faisaient tester par prudence, parce qu'elles savaient qu'elles pouvaient avoir été exposées", expliquait notamment l'épidémiologiste Renaud Piarroux à franceinfo en août dernier.
Vers une hausse du taux de positivité ?
Le déremboursement des tests pourrait également impacter le décompte du nombre de cas, voire venir fausser ces prochaines semaines, le suivi de l'épidémie en entrainant une raréfaction des tests dits "de confort" et mécaniquement une augmentation du taux de positivité. "On se débrouillera avec d'autres indicateurs", avait relativisé sur ce point l'épidémiologiste, soulignant que la gravité de l'épidémie se reflétera, entre autres, toujours dans le nombre des hospitalisations et de décès.
Vers une multiplication des faux ?
Enfin, ne risque-t-on pas une multiplication de faux ? Que ceux-ci concernent la prescription elle-même pour pouvoir se faire tester sans passer par la case rendez-vous ou le résultat de test négatif permettant la délivrance du pass sanitaire ? Pour rappel, la chasse aux faux pass sanitaires s'amplifie depuis la rentrée, avec près de 350 procédures engagées fin septembre, visant quelque 270 soignants suspectés de fraude et 36.000 assurés soupçonnés d'en avoir bénéficié, selon un bilan présenté jeudi 23 septembre par l'Assurance maladie. Depuis fin août, les caisses locales d'assurance maladie reçoivent chaque jour "entre 6 et 10 réquisitions" des services de police et de justice.
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