SANTÉ PUBLIQUE - Certains élus de Seine-Saint-Denis ont dénoncé vendredi une décision prise "dans la précipitation" après l'évacuation des nombreux toxicomanes installés depuis des mois près des jardins d'Eole, dans le nord-est parisien.
Un déplacement du problème plutôt qu'une solution "pérenne". C'est ce qu'ont dénoncé certains élus de la Seine-Sainte-Denis, ce vendredi, en réponse à la décision du ministère de l'Intérieur. Ce dernier a décidé d'évacuer les consommateurs de crack qui résidaient depuis plusieurs mois à proximité des jardins d'Éole. Direction la porte de la Villette, dans le Nord-Est de Paris.
La préfecture de Police, qui a agi sur instruction du ministère de l'Intérieur, a justifié un déplacement vers un secteur "sans riverains aux abords immédiats". Situé à moins de deux kilomètres du secteur des jardins d'Éole, à la lisière de la commune d'Aubervilliers, le square où les toxicomanes ont été regroupés est cependant situé à quelques pas du périphérique et à 200 mètres des premiers commerces.
Déplacer le problème aux portes de la Seine-Saint-Denis
Bertrand Kern, le maire de Pantin, une des communes concernées, a dénoncé une décision prise dans la "précipitation" vers un endroit où des personnes vivent malgré tout. "Il y a des habitants à proximité", a-t-il souligné. Un propos rejoint par le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.
"Il s'agit d'un endroit à proximité immédiate de quartiers de la Seine-Saint-Denis dans lesquels les habitant.e.s ont tout autant le droit à la sérénité que les habitant.e.s de Paris", a-t-il mis en avant dans un communiqué. "J’aimerais donc connaître les arguments qui ont conduit à choisir ce site plutôt qu’un autre, et l’Est parisien plutôt que l’Ouest", a-t-il ajouté.
Dans son communiqué, le président du conseil départemental Stéphane Troussel reconnaît les nuisances que les toxicomanes peuvent apporter, mais "n’accepte pas la méthode choisie qui consiste à simplement déplacer le problème aux portes de la Seine-Saint-Denis".
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"Une mesure d’ordre public pure ne fera que déplacer les difficultés", assure-t-il, demandant plutôt des solutions pérennes, avec notamment une "prise en charge sanitaire et thérapeutique adaptée des personnes toxicomanes".
Dans un communiqué, le préfet de police Didier Lallement a estimé que l'évacuation, "nécessaire", ne représentait qu'une solution "temporaire", "dans l'attente de la mise en place concrète des salles d'accueil par la mairie de Paris, et du renforcement des prises en charge sanitaires et sociales". Des lieux qui ne seront cependant pas "opérationnels avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, aucun projet n'ayant été soumis à ce stade", reconnaît cependant le préfet.