L'Hexagone enregistre actuellement une inflation forte et une croissance en berne.Deux conditions pouvant déboucher sur une "stagflation", un épisode économique redoutable qui suit un choc économique.Pour l'heure, la France et l'Europe en sont épargnés, mais les banques centrales se préparent déjà à riposter si besoin.
C'est un dangereux cocktail qui pourrait menacer l'économie française. La guerre en Ukraine a entraîné une hausse vertigineuse des prix de l'énergie et des matières premières et ainsi fait bondir l'inflation. Au même moment, la croissance tourne au ralenti dans l'Hexagone comme dans le reste de l'Europe. Ce phénomène pourrait mener à une "stagflation", une contraction qui désigne une "stagnation" de la croissance couplée à une "inflation" prolongée. Ce type d'épisode apparaît après un choc marquant pour l'économie, et a des répercussions sur toute la chaîne de production, les prix et l'emploi.
L'inflation s'était déjà accélérée suite à la levée des restrictions sanitaires liées au Covid : la demande de consommation était repartie à la hausse, alors que les entreprises étaient confrontées à des problèmes d'approvisionnement. Puis la guerre en Ukraine est venue perturber davantage encore le cours des prix. Les ménages, de leur côté, préfèrent rester prudents et épargner face à cette incertitude, au lieu de dépenser.
Si bien que les derniers indicateurs économiques publiés vendredi par l'Insee font craindre un début de stagflation : la croissance française est à l'arrêt au premier trimestre et l'inflation grimpe à 4,8% sur un an, un record en France depuis 1985.
Un risque seulement si la situation perdure "sur au moins plusieurs trimestres"
Lors des chocs pétroliers des années 1970, ce phénomène s'était généralisé à l'ensemble des pays industrialisés, à cause de la baisse de l'offre et de l'augmentation du prix du pétrole. En réaction, les banques centrales avaient mené une politique monétaire restrictive en relevant les taux directeurs pour limiter l'inflation, c'est-à-dire qu'elles avaient augmenté leurs différents taux d'intérêt. Les ménages en avaient donc payé le prix fort.
La situation actuelle est-elle comparable à cette crise ? Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, déclarait début mars que la crise énergétique que nous traversons était "comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973". Mais les experts ne posent pas encore le diagnostic de "stagflation" sur cette crise, car il faudrait que cette situation perdure "sur au moins plusieurs trimestres", assure à l'AFP Pierre Jaillet, chercheur à l'Institut européen Jacques Delors.
Par ailleurs, toutes les conditions ne sont pas réunies puisque l'investissement reste fort et que le gouvernement a contribué à l'effort pour soutenir la demande avec, par exemple, une enveloppe de chèques énergie débloquée. De son côté, la secrétaire générale adjointe de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) Laurence Boone a appelé à la "prudence avec ce type de mot" au sujet de la stagflation, même si elle a reconnu vendredi au micro de franceinfo remarquer "les prix élevés et la croissance ralentie".
Si cet épisode venait toutefois à se confirmer, la politique budgétaire du pays pourrait apporter une réponse. Comme ce fut le cas lors des chocs pétroliers, les banques centrales pourraient décider de remonter leurs taux indicateurs. Mais le risque est de paralyser la reprise économique après la pandémie de Covid-19, car cela impliquerait d'augmenter le coût des emprunts pour les entreprises comme pour les ménages, et donc peut-être de les dissuader de consommer ou d'investir.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a évoqué mercredi la possibilité d'une première hausse des taux directeurs cet été, si l'inflation venait à persister à un niveau élevé. Dans le même élan, la BCE a déjà arrêté en mars le programme d'urgence destiné à soutenir l'économie pendant la crise provoquée par le Covid-19 et déclaré arrêter les achats nets d'actifs dès l'été, ce qui permettait jusqu'alors de baisser les taux d’intérêt des crédits.
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