Cycliste renversé par un chauffeur poids lourd : ce que l’on sait de cette violente agression en Charente-Maritime

par Richard DUCLOS
Publié le 5 mai 2022 à 7h21, mis à jour le 5 mai 2022 à 7h27
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Un cycliste a filmé son agression par un conducteur de poids lourd, qui l’a heurté volontairement avec son véhicule avant de venir le frapper.
L'homme a eu le nez cassé et une fracture au doigt.
Son agresseur sera jugé en juin.

La violente agression d’un cycliste, en Charente-Maritime en janvier, a pris de l’ampleur ce mercredi après la parution d’un article du Parisien sur cette affaire. Le point sur ce que l’on sait. 

Une agression filmée

Les images, tournées par la caméra embarquée du cycliste, sont choquantes. Elles montrent une petite route de campagne, déserte avant que ne surgisse par l’arrière un poids lourd, qui percute volontairement le cycliste, l’envoyant au sol. 

Alors que le cycliste se relève, le chauffeur du camion sort de son véhicule, tout comme son passager, et s’approche en vociférant : "Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qu’il y a à me faire signe tout à l’heure ?", lance-t-il. Le cycliste commence à s’exprimer ("Vous vous rendez compte à quelle vitesse"), lorsque le chauffeur lui porte plusieurs coups. "Qu’est-ce que tu viens me péter les couilles ? Vitesse de quoi ? Je vais te mettre une branlée…", poursuit-il en continuant à frapper sa victime.

Un geste du cycliste à l'origine de la colère du chauffeur

La scène a eu lieu au mois de janvier, entre Semussac et Royan. Elle a été partagée le mois suivant sur Facebook par l’association Mon Vélo est une vie, qui milite contre la "violence gratuite à l’encontre des cyclistes", et pour que les auteurs de violences soient plus sévèrement punis. C’est le journal Le Parisien (article réservé aux abonnés) qui a médiatisé l’affaire ce mercredi 4 mai.

Mickael (le prénom a été modifié), l’homme agressé sur la vidéo, s’est confié au quotidien. Il explique avoir croisé le poids lourd une première fois sur une autre route étroite, et lui avoir fait signe en voyant qu’il arrivait sur lui à très grand vitesse. Au moment de le croiser, le chauffeur a baissé sa vitre pour crier : "Quelque chose que je n’ai pas compris, mais qui n’avait rien d’amical", se rappelle Mickael. 

Reconnaissant peu après le bruit du moteur du camion derrière lui, le cycliste active sa caméra, saisi d’un "mauvais pressentiment". À raison, comme l'a montré la suite. Mickael est heurté "par la roue arrière", et "par le garde-boue arrière". Puis viennent les coups : "Mon casque ne m’a pas protégé le visage", témoigne le cycliste, qui a eu le nez cassé, les oreilles en chou-fleur, des hématomes sur tout le visage et une fracture au doigt qui continue de le handicaper, comme le rapporte Le Parisien. "J’ai servi de gibier dans une chasse au cycliste", affirme aujourd’hui Mickael. 

Les agresseurs jugés le mois prochain

Identifiés après que le cycliste a déposé plainte, le conducteur et son passager seront jugés devant le tribunal correctionnel de Saintes le 23 juin prochain pour "violences volontaires ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours (en l’occurrence 30 jours) en réunion avec arme par destination", indique Sud-Ouest. L’arme étant ici le camion. 

L’association Mon vélo est une vie a fait savoir que sa commission juridique appuierait toute action utile.

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Quant à Mickael, il se dit aujourd’hui traumatisé. "J’ai beaucoup de mal à trouver le sommeil et à évacuer ces images de ma tête", confie-t-il. Amateur des grandes balades à vélo électrique, il ne veut désormais plus remonter en selle. "Ils m’ont dit : 'La prochaine fois, on te roule dessus'… Est-ce que c’était une menace en l’air ? Je ne sais pas, en tout cas, je ne peux plus reprendre mon vélo", dit-il.


Richard DUCLOS

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