EDUCATION - Le Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) publie, ce mercredi, un rapport sur les inégalités scolaires en France et émet plusieurs recommandations pour accompagner les professeurs débutants.
Moins d'enseignants titulaires, des profs plus jeunes et des équipes pédagogiques, moins stables. Les collégiens du public des quartiers défavorisés à Marseille, Lyon ou en Île-de-France ne bénéficient pas des mêmes conditions d'études que le reste de leurs camarades. Pour arriver à ce constat, le Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) s'est penché sur les établissements français pendant deux ans et demi.
Et dans les quartiers les plus défavorisés, les enseignants sont jeunes, moins souvent en CDI et ne restent pas. Un phénomène connu, puisque les profs du secondaire sont souvent affectés dans les territoires les moins attractifs en début de carrière.
En Seine-Saint-Denis, un prof sur deux a moins de 35 ans
Dans les territoires très favorisés, les contractuels (enseignants non-titulaires) représentent 5,5 % des professeurs de collège, contre 13 % en moyenne dans les territoires franciliens cumulant le plus de difficultés socio-économiques. Cette tendance à employer des contractuels se confirme sur toute la France. En 10 ans, tout établissement confondu, le taux est passé de 4.2 % en 2004 à 6.9 % en 2014. Mais là encore, les territoires les plus défavorisés sont plus touchés que le reste du pays.
Et sans surprise, c'est en Seine-Saint-Denis, que le nombre de profs de moins de 35 ans est le plus élevé : 53.4 % contre 23.5 % en moyenne en France. Autre difficulté, le turn-over permanent avec la plus faible part d'enseignants présents dans l’établissement depuis plus de 5 ans : 30.8 % contre 50.9 % en moyenne sur le reste du pays.
Vieillissement du corps enseignant à Paris
Plus globalement à l'échelle de la France, les enseignants sont plus jeunes et plus nombreux à ne pas être titulaires dans les académies de Créteil, de Versailles, d'Amiens et de Guyane. Pourtant, les risques d'échec scolaire et de décrochage y sont plus importants.
A contrario, les pôles attractifs sont le sud, l'ouest et la capitale. Selon le rapport du Cnesco, le critère de sélection du corps enseignant est "une académie où la réussite des élèves est supérieure à la moyenne et où s'est développée une métropole".
De fait, il existe un très fort turn-over à Créteil, et un vieillissement du corps enseignant à Paris intra-muros.
Des zones à "risques social d'échec scolaire" à Paris, Lyon et Marseille
Autre donnée alarmante du rapport : l’existence de zones où le "risque social d'échec scolaire" est beaucoup plus élevé qu'ailleurs. Pour arriver à ce constat, les chercheurs se sont basés sur le niveau de revenu du foyer, le taux de chômage de la zone observée, le statut de l'emploi des foyers, le niveau de diplôme, de la nature du logement et du type de famille. Avec ces données, le Cnesco dresse une carte des "zones à risques social d'échec scolaire" en France.
Sans surprise, ce sont les quartiers nord de Marseille (les 13e, 14e, 15e et 16e arrondissements) qui sont mis en avant, avec un taux record de jeunes de 15-24 ans non diplômés parmi les non-scolarisés. Viennent ensuite les quartiers nord-est de Paris (19e et 20e arrondissements) et deux arrondissements de Lyon, le 8e et 9e.
Des inégalités d'infrastructures
Autre difficulté pour les élèves : les différences d'équipements et d'accès à certains services en fonctions de leur lieu d'étude. Langues, équipements numériques, présence ou non de médecins, d'infirmiers scolaires, aide pour l'orientation, etc. À cela, s'ajoutent des classes pas toutes de la même taille. Les plus chargées dans le secondaire sont à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux ou encore Nantes. Les moins chargées se situent dans le milieu rural.
À ces inégalités, s'ajoutent la distance entre le domicile et le lieu d'étude. Dans les académies de Reims, Dijon, Montpellier, Grenoble ou encore Toulouse certains élèves peuvent être à plus de "20 kilomètres à vol d'oiseau" d'un établissement privé ou public.
Des inégalités pour la réussite des examens
Entre 2006 et 2011, la part des habitants sans diplôme se réduit partout en France, sauf dans quelques zones rurales minoritaires de Corse, de Guyane, des Pyrénées, des Alpes du Sud et du Massif Central. Pour autant, le niveau de réussite scolaire n'est pas identique.
Pour le brevet, là où le revenu est le plus faible, les élèves réussissent moins bien comme dans les cantons urbains où la population est en difficulté économique ou les Outre-mer. Pour le baccalauréat, le constat est le même. L'Outre-mer, les milieux urbains paupérisés de Lyon et d’Île-de-France sont les zones les plus défavorisées. A contrario, Rennes, Nantes, Versailles, Grenoble, Strasbourg et Toulouse obtiennent un taux de réussite supérieur à la moyenne nationale.
"Une formation aux codes culturels"
À la lecture de ses conclusions, le Cnesco ne tire aucune conclusion mais émet plusieurs recommandations pour accompagner les professeurs débutants et stabiliser les équipes : tutorat, formations spécifiques pour les jeunes enseignants souvent affectés dans les quartiers les moins favorisés, y compris "une formation aux codes culturels" dont les jeunes professionnels sont souvent éloignés, aides au logement ou places en crèche...
Cette étude a été réalisée par le Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) à partir de données publiques de l'Insee, de MEN-Depp et du MENESR Depp. Son objectif est de rendre compte des disparités géographique au niveau national, tant sur le premier que sur le second degré, public comme privé.
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