Décès d'une jeune mère à la maternité d'Orthez : l'anesthésiste reconnaît avoir bu

Publié le 14 octobre 2014 à 12h44
Décès d'une jeune mère à la maternité d'Orthez : l'anesthésiste reconnaît avoir bu

DRAME – La cour d’appel de Pau a examiné mardi la demande de remise en liberté de l'anesthésiste de la maternité d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques). Mise en examen pour homicide involontaire après la mort d'une jeune femme fin septembre, la médecin a reconnu avoir bu de la vodka le jour du drame.

Après quinze jours en cellule, l' anesthésiste de la maternité d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques) pourrait être remise en liberté. Ce mardi matin, la cour d'appel de Pau examinait la demande formée par cette Belge âgée de 45 ans mise qui a fait appel de son placement en détention provisoire. La décision a été mise en délibéré et sera rendue jeudi matin.

Au cours des débats ce jour devant les magistrats, on a appris que la médecin avait reconnu, au cours de sa garde à vue, avoir bu le soir du drame, a révélé l'AFP mardi matin, citant une source judiciaire. L'anesthésiste a ainsi précisé avoir consommé un quart de bouteille de 50 cl, remplie à moitié de vodka et à moitié d'eau. Elle aurait avalé cette quantité d'alcool une fois le matin et une fois à 18 heures. "Je n'étais pas ivre pour, j'étais à 70% de mes capacités" a-t-elle affirmé.

EN SAVOIR + >> L'anesthésiste fait appel de son placement en détention provisoire

La femme médecin avait été mise en examen le 2 octobre après la mort d'une jeune femme de 28 ans trois jours plus tôt suite à un accouchement par césarienne sous anesthésie générale qui a viré au drame. Poursuivie pour ''homicide involontaire aggravé par la violation manifeste et délibérée d'une obligation de prudence et de sécurité'', cette professionnelle qui était en poste à la maternité d'Orthez depuis le 12 septembre risque jusqu'à cinq ans de prison.

"Etat dépressif" et "addiction à l'alcool"

Les magistrats devront notamment tenter de savoir dans quel état était l'anesthésiste au moment de son intervention. Plusieurs de ses collègues avaient en effet évoqué après le drame un ''comportement bizarre, des difficultés d’expression, de compréhension et des problèmes de réactivité''.

Convoquée devant les gendarmes le 30 septembre, l’anesthésiste, âgée de 45 ans, s’était présentée avec un taux d’alcool de 2,40 g/l de sang. ''Elle a reconnu qu’en raison d’un état dépressif, elle était depuis plusieurs mois confrontée à un problème d’addiction à l’alcool'', avait fait savoir le procureur de la République de Pau Jean-Christophe Muller à l'issue de la garde à vue de l'anesthésiste. La médecin aurait également reconnu qu'elle se rendait souvent à l’hôpital avec une bouteille d’eau en fait remplie de vodka. Lors des perquisitions à son domicile, les gendarmes avaient découvert de ''très nombreuses bouteilles d'alcool vide''.

Le père "dans la tristesse et la douleur"

Dans la nuit du 26 au 27 septembre, la future maman avait fait un arrêt cardiaque. Plongée dans le coma, elle était décédée le mardi 30 septembre, quelques jours après sa césarienne.
L’autopsie avait révélé qu’elle avait été mal intubée. Au lieu d'être placé dans la trachée de la patiente, le tube relié au respirateur artificiel avait été placé dans l’œsophage par l'anesthésiste. La jeune femme avait alors été privée d’oxygène pendant 15 minutes. Ses obsèques ont eu lieu samedi dernier dans la plus grande discrétion.

Le bébé lui est sorti indemne de cet accident. C'est son papa âgé de 33 ans qui s'en occupe depuis les faits. "La colère viendra peut-être mais pour l'instant il est dans la tristesse et la douleur. Son combat est plus de veiller sur son enfant et de gérer sa douleur" avait déclaré son avocate, Alexandrine Barnaba le 7 octobre à La République des Pyrénées .


La rédaction de TF1info

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