Des actes transphobes et homophobes toujours en hausse, selon le rapport de SOS Homophobie

Publié le 16 mai 2023 à 13h25

Source : JT 20h WE

Comme chaque année, l'association SOS Homophobie a publié ses résultats concernant les discriminations subies par les personnes LGBT.
Elle rapporte une augmentation des actes homophobes et transphobes.
Cela va des violences en ligne à la violence physique, alors que les témoignages d'agressions sont également en hausse.

Les chiffres tout comme la violence ne fléchissent pas. Dans son rapport publié ce mardi 16 mai, l'association SOS Homophobie indique une augmentation de 5% du nombre de témoignages rapportant des actes transphobes ou homophobes pour l'année 2022 par rapport à 2021. 1506 témoignages ont ainsi été recensés via les différents dispositifs d'écoute et de soutien mis en place par l'association.

De nombreuses victimes ne témoignent pas
SOS Homophobie

À partir de ces cas, l'association fait un état des lieux des discriminations que subissent la communauté LGBT. Le rapport n'expose donc qu'une partie des violences auxquelles ces individus sont confrontées, rappelant d'ailleurs qu'"aujourd’hui encore, de nombreuses victimes ne témoignent pas et passent sous silence les discriminations et les violences dont elles font l’objet".

Au-delà de la hausse des témoignages faisant état d'actes homophobes, biphobes ou transphobes, SOS Homophobie note par ailleurs une évolution des lieux de ces violences. Ainsi, "l’allègement des mesures sanitaires se ressent sur la répartition des contextes de LGBTIphobies et leur évolution". Si la haine en ligne reste en tête, comme en 2021, avec 17 % des actes provenant de ce contexte, le nombre de cas recensés dans l'espace public est de nouveau en augmentation, avec 13% recensés dans les commerces et services et 12% dans les lieux publics.

Augmentation des cas d'agressions physiques

Le nombre de cas recensés dans le contexte familial reste stable (15%) tandis que le nombre de témoignages concernant le travail diminue. Pour l'association cependant, cela n'indiquerait pas une diminution de la discrimination dans ce milieu. "La page dédiée aux discriminations au travail de notre interface d’aide en ligne est la plus visitée", note ainsi le rapport. Enfin, 6% des cas sont constatés en milieu scolaire.

Le rapport est d'ailleurs dédié au jeune Lucas, qui s'est suicidé en janvier, à 13 ans, "après avoir été victime de haine LGBTIphobe et de harcèlement scolaire". L'association note plus généralement une recrudescence des agressions subies par les personnes LGBT. "Les agressions physiques, tous contextes confondus, sont en hausse et représentent 15 % des cas constatés en 2022. Plus d’un tiers a lieu dans les lieux publics", alerte le document.

Parmi les violences rapportées, ce baromètre met également en avant la forte hausse des cas de transphobie en 2022. Une augmentation de 35% rapport à 2020, et de 27% par rapport à 2021 est constatée, avec des cas rapportés principalement par de jeunes individus. À travers les témoignages, SOS Homophonie souligne à quel point l'école peut être un lieu de violences, de la part d'autres camarades scolarisés, mais aussi parfois du personnel enseignant ou de l'administration.

C'est pourquoi l'association rappelle l'urgence de la campagne de sensibilisation que le ministre de l'Éducation nationale s'est engagé à mener dans les établissements scolaires, début 2023. Alors qu’un nouveau plan national pour les droits et contre les discriminations anti-LGBT doit être annoncé en juin, l'association demande plus généralement davantage de moyens financiers et humains pour lutter contre les LGBTIphobies et le sexisme. 

"Des campagnes de sensibilisation grand public doivent aussi être diffusées partout en France, en concertation avec les associations", demande ainsi l'association. Elle plaide enfin pour un renforcement des "moyens d'enquête" et une meilleure formation des policiers et des gendarmes, dont certains refusent encore de prendre en compte les plaintes des victimes. 


Aurélie LOEK

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