À LA LOUPE – Le collectif Collages Féminicides Paris affirme avoir été contacté par les équipes du Premier Ministre pour organiser une opération d'affichage sur les murs de Matignon.
Selon un communiqué publié sur Twitter par le collectif Collages Féminicides Paris, les équipes du Premier Ministre ont contacté un collectif de colleuses d'affiche pour organiser une opération sur les murs de Matignon. Seul hic : plusieurs d'entre-elles avaient écopé d'une amende alors qu'elles tentaient d'apposer leurs messages deux mois auparavant.
Une demande de Matignon ?
LCI a contacté le collectif Collages Féminicides Paris. La militante qui a reçu le SMS le jeudi 21 novembre nous explique. "J'ai reçu un texto d'un responsable de la communication du Premier Ministre me demandant si nous étions d'accord pour organiser une opération de collage en concertation avec eux. Puis, nous nous sommes appelé le lendemain et j'ai expliqué tout de suite que je déclinais cette proposition. Nous ne sommes pas là pour faire la pub du Gouvernement !"
Alors que nous recevions 600€ d'amende il y a quelques semaines pour avoir collé sur les murs de Matignon, nous avons été contactées vendredi par une conseillère du PM pour y recoller nos messages pour l'anonce des résultats. Nous refusons d'être le décor de ce #Grenelle . pic.twitter.com/KtrP5GWifz — Collages Féminicides Paris (@CollagesParis) November 25, 2019
Collages Féminicides Paris est étonné par le procédé. "Matignon voulait qu'on se mette d'accord sur les messages à placarder au mur. Nous aurions donc servi uniquement à une opération de communication. Notre mouvement s'y refuse catégoriquement."
Le collectif conteste également les propositions du Gouvernement. "Les mesures sont largement insuffisantes et participent à isoler et précariser les femmes victimes de violences, comme la fin du secret médical. On fait des médecins des espions qui pourront dénoncer ces violences et les femmes victimes n’iront plus voir leur docteur. Pareil quand à la déchéance des droits parentaux une fois que la mère est assassinée par le père, c’est purement indécent. Il faut agir avant que les femmes soient assassinées."
Joint par LCI, Matignon confirme avoir contacté le collectif. Les services du Premier Ministre nous expliquent avoir été "marqués par la force du message", mais sans toutefois "adhérer au principe de l’affichage sauvage. Nous voulions leur proposer un espace cadré, dédié à cette occasion."
Chaque année 219 000 femmes sont victimes de violences conjugales. Nos mots sont pour elles. Nous vous écoutons. Nous vous croyons. Nous vous soutenons. #ViolencesConjugales #pasunedeplus pic.twitter.com/ag6Dh8Hn5Z — Collages Féminicides Paris (@CollagesParis) October 18, 2019
Verbalisées quelques mois plus tôt
Ironie de l'histoire, des membres du collectif ont été verbalisés au mois de septembre alors qu'elles tentaient d'apposer leurs messages à proximité des rues... de Matignon. "L'objectif à ce moment-là était de coller sur les murs du Premier Ministre, mais nous avons été repérées par une caméra de vidéosurveillance. Des flics sont alors venus à notre rencontre et nous ont donné une amende à chacune d'entre nous."
Ses poseuses d'affiches ont démarré leurs actions durant l'été. "Nous sommes environ 500 femmes à Paris et en Île-de-France. Notre mouvement fonctionne par des actions en petit groupe et il n'y a pas de hiérarchie. Pour beaucoup d'entre elles, c'est la première fois qu'elles participent à des actions militantes."
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