VANDALISME - Un centre de vaccination de Saint-Paul-lès-Dax a été tagué de croix gammées, découvertes lundi matin. Un homme aurait également insulté et menacé le personnel du centre.
Le personnel du centre de vaccination de Saint-Paul-lès-Dax a découvert lundi 19 juillet au matin des tags choquants sur les murs de l’infrastructure, faisant écho à l’insigne du régime nazi. C’est ce qu’a indiqué ce mercredi 21 juillet le parquet de Dax, confirmant une information de France Bleu Gascogne. Une enquête pour dégradation de bien d'utilité publique a été ouverte.
Une source proche de l'enquête a expliqué à l’AFP que certaines croix étaient "mal dessinées" et que la police avait été prévenue après que les dessins eurent été effacés par les services de nettoyage. Des signes semblables ont été retrouvés le lendemain, mardi, dessinés au marqueur sur une affiche indiquant le centre de vaccination.
Selon plusieurs témoins, un homme aurait aussi proféré des insultes et des menaces mardi et mercredi à l'encontre du personnel d'accueil, d'après la même source. Avec l’une de ces affiches à la main, il aurait pris à partie des femmes travaillant de l’accueil, les accusant de "tuer des gens", rapporte France Bleu Gascogne. Un comportement jugé "déplorable" par le maire de la ville, Julien Bazus.
L’élu a également annoncé qu’un vigile sera désormais présent au centre de vaccination pendant les horaires d'ouverture. "Nous avons renforcé la sécurité aux abords du centre, avec la police nationale et municipale", a dit M. Bazus à France Bleu.
France Bleu Gascogne a également indiqué qu'un de ses journalistes, "menacé lui aussi potentiellement par le même homme", avait été entendu par la police dans le cadre de cette enquête. "Vous savez ce qu'on a fait aux collabos après la guerre ?", lui aurait demandé l’individu.
Une série d'amalgames entre la politique sanitaire du gouvernement et le régime nazi
Ce genre d’agression verbale n’est pas une première dans la région, puisque les mêmes scènes se seraient reproduites à l’hôpital de Dax, selon la radio. Des députés des Landes auraient aussi reçu des menaces sur les réseaux sociaux. "Souvenez-vous après 1945, où certains furent fusillés", a reçu par exemple le député Modem Fabien Lainé d’un internaute.
Cette infraction constitue un volet de plus dans une série d’amalgames entre la politique sanitaire du gouvernement et le régime nazi, avancés par certains militants anti-vaccin. Ces comparaisons se sont multipliées depuis les annonces d’Emmanuel Macron du 12 juillet sur l’extension du pass sanitaire. À Toulon, le chef de l’État a été grimé en Hitler sur deux grands panneaux publicitaires, affublé du slogan "Obéis, fais-toi vacciner". Le parquet de la ville a ouvert mardi 20 juillet une enquête pour "injure publique" contre l’auteur des photomontages, un afficheur varois.
EXCLU - Le parquet de Toulon ouvre une enquête sur une affiche représentant Emmanuel Macron en Hitler ➡️ https://t.co/3Wbb4ZBtz8 pic.twitter.com/HA4hg912it — France Bleu (@francebleu) July 20, 2021
Plus tôt, samedi 17 juillet, plus de 114.000 personnes ont battu le pavé pour protester contre cette extension : parmi elles, dans certains cortèges, des manifestants ont dénoncé une "dictature sanitaire" et arboré une étoile jaune, symbole de la persécution des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Des amalgames largement condamnés dans les rangs politiques. "Une dernière partie des récalcitrants au vaccin a une posture idéologique, a estimé le Premier ministre Jean Castex, invité au journal de 13h sur TF1. Nous serons intraitables envers ceux qui en viennent à des actes de violence, font allusion à l'étoile jaune ou à la Shoah, attaquent des permanences parlementaires et mettent le feu à des centres de vaccination."
Plusieurs associations et rescapés de la Shoah sont également montés au créneau. La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) s’est indignée sur Twitter : "Arborer une étoile jaune fantaisiste, c’est se moquer des victimes de la Shoah, a écrit l’association le 18 juillet. La Licra condamne fermement cette "minimisation outrancière", par le biais de détournements, d'un crime contre l'humanité. Elle fait le lit du négationnisme."
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