CHANGEMENT DE PLAN - Les motards ne seront finalement pas soumis à un contrôle technique, a annoncé ce vendredi sur RMC le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari. La mesure prendra finalement une forme incitative, et non plus obligatoire.
Après sa suspension, le contrôle technique des deux roues a purement et simplement été abandonné par le gouvernement. Invité ce vendredi matin sur RMC, le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a annoncé qu'"il n’y aura pas de contrôle technique tel qu’il a été envisagé pour les deux roues".
"Il faut résoudre deux sujets. Le sujet de la sécurité routière et le sujet de l’environnement", explique-t-il. Sur le volet environnement, le ministre compte proposer des aides à la conversion d’un scooter, qui pollue plus et fait plus de bruit qu’une moto en ville, en scooter électrique. "C’est un exemple, mais on veut être dans cette logique d’incitation et d’accompagnement plutôt que d’interdiction", indique-t-il. Pour ce qui est de la sécurité routière, il veut en particulier "travailler sur un module" qui serait intégré au permis de conduire.
"On va complètement le refondre, on va repenser le dispositif (...) On va faire différemment", a-t-il ajouté. "L'objectif, c'est de faire mieux pour plus simple", a-t-il précisé, notant que la mesure était dictée par "une vieille directive" européenne. Le ministre doit en discuter ce vendredi avec les fédérations de motards.
🎙 Jean-Baptiste Djebarri : "Pour répondre à votre question, il n'y aura pas de contrôle technique pour les deux roues comme il l'était envisagé. On va repenser le dispositif". Le ministre des Transports était face à Apolline ce matin sur RMC. #ApollineMatin pic.twitter.com/Pk3Ca7aBu5 — RMC (@RMCinfo) September 3, 2021
Mardi, l'association de lutte contre la pollution atmosphérique Respire avait annoncé porter plainte contre la décision gouvernementale de suspendre l'instauration d'un contrôle technique des deux-roues, a annoncé l'ONG mardi. "C’est une décision surprenante et dangereuse", dénonçait dans un communiqué Tony Renucci, directeur général de Respire. "En favorisant un bon entretien des véhicules, le contrôle technique permet d’atténuer la pollution sonore et atmosphérique de certains véhicules mal entretenus, et donc d’améliorer la qualité de vie dans l’espace public."
Le Conseil d'État devrait examiner la demande d'urgence de l'association dans les prochaines semaines.
Une mesure qui avait vite suscité la grogne
Imposé par une directive de l'Union européenne et appliqué dans de nombreux pays voisins, ce contrôle bisannuel avait été instauré à partir de janvier 2023 par un décret paru le 11 août au journal officiel. Il devait concerner tous les véhicules motorisés à deux, trois et quatre roues, scooters de 50 cm³ et voitures sans permis compris, pour lutter contre les accidents et la pollution. Mais l'annonce de cette mesure au cœur de l'été avait provoqué la grogne des fédérations de motards et dès le lendemain le gouvernement avait fait volte-face, annonçant sa suspension "jusqu'à nouvel ordre", sur demande du président de la République.
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Emmanuel Macron avait ensuite défendu cette décision par la volonté de ne "pas rajouter des contraintes" aux Français à un moment où ils subissent déjà la crise sanitaire. Et le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari devait, selon son cabinet, rencontrer à la rentrée les associations de motards pour "échanger largement sur les différents sujets les concernant".