Depuis le début du mois, des Vosgiens reçoivent une lettre indiquant qu'un "plan de distribution d'iode" est organisé par le préfet.La préfecture regrette "un raccourci" dans le courrier envoyé par certaines communes aux habitants.TF1Info fait le point sur les règles de distribution de ces pastilles nécessaires en cas d'accident nucléaire.
Sueurs froides pour certains habitants vosgiens. Depuis début août, des habitants du département ont reçu un courrier venant de leur mairie et avertissant d'une "distribution de comprimés d'iode stable (...) pour l'ensemble des communes vosgiennes". Et ce, alors que les craintes autour de la sûreté de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia se font jours depuis plusieurs semaines, en raison de bombardements près des structures abritant la matière radioactive.
La préfecture des Vosges craindrait-elle une contamination radioactive ? L'alerte est-elle sur le point d'être donnée ? Ce sont autant de questions qu'ont soulevées nos confrères de la presse locale, suite à la réception de ces missives communales autour du 9 août dernier. "Sur demande du préfet, un plan de distribution de comprimés d'iode stable est prévu pour l'ensemble des communes vosgiennes, ce plan est destiné à faire face à un éventuel incident entraînant des rejets radioactifs", explique la lettre. "La distribution se fera en priorité aux femmes enceintes, nourrissons, adolescents et adultes de moins de 44 ans", poursuit-on.
Pourtant, une telle distribution d'iode répond à des conditions strictes. À ce jour, seuls les Français habitant à moins de 20 kilomètres d'une centrale nucléaire peuvent recevoir directement des comprimés d'iode, dans le cadre d'un "plan particulier d'intervention". La dernière grande distribution a eu lieu entre 2019 et 2020, précise le site internet de l'autorité de sûreté nucléaire. Or, le département des Vosges est situé à plus de 80 kilomètres de la centrale la plus proche, Fessenheim. Une infrastructure à l'arrêt depuis juin 2020.
☢️ Prévention nucléaire : la préfecture des Vosges distribue des pastilles d’iode ▶️ https://t.co/bkBmoUYqH7 pic.twitter.com/btkLPxbyqm — L'Est Républicain (@lestrepublicain) August 15, 2022
De l'iode qui restera dans les pharmacies, jusqu'à une éventuelle alerte
Pour le reste du pays, l'État dispose d'un stock suffisant pour distribuer ce médicament la totalité de la population lors d'une d'alerte. Dans ce cas, les ménages français ne reçoivent pas directement les pastilles d'iode. En revanche, un stock est conservé dans les pharmacies, permettant un véritable maillage du territoire. Dans ces circonstances, cette "distribution" est organisée au sein du dispositif Orsec (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile).
C'est justement un "renouvellement" de ce plan Orsec qui est à l'origine du document reçu par certains administrés. "Il n'y a pas de distribution directe à la population", confirme le cabinet du préfet des Vosges, contacté par TF1Info. "C'est simplement une mise à jour classique du plan de distribution", appuie-t-on.
La préfecture regrette "un raccourci" emprunté par certaines communes dans leurs lettres adressées aux habitants. "Certains maires nous ont appelé pour savoir s'il fallait se préparer à une contamination imminente. Il faut être clair, il n'y a actuellement aucune alerte", martèle la préfecture auprès de TF1 Info. Selon les services du préfet, ce renouvellement des stocks d'iode intervient "tous les cinq ans". "Il est classique", insiste la représentation de l'État dans les Vosges.