DECRYPTAGE – Alors que les pouvoirs publics cherchent une parade aux attentats sanglants qui ont endeuillé la France, la question de l’endoctrinement djihadiste se pose avec acuité. Peut-on comparer cet embrigadement à une dérive sectaire ? Eléments de réponse.
Comment prévenir l’embrigadement de certains jeunes pour le djihad ? Quelques jours après les attaques de Paris et le parcours meurtrier des frères Kouachi et Amedy Coulibaly, la question est au cœur des débats. Surtout que le phénomène n’est pas nouveau : depuis plusieurs mois, les témoignages de familles dont l’enfant s’est mué en apprenti djihadiste affluent. Un calvaire auquel s’ajoute la relative impuissance des pouvoirs publics, qui avancent à tâtons sur un terrain miné. Selon Manuel Valls, quelque 1.400 djihadistes français ou résidents en France sont en effet "concernés".
Dans l’urgence, les autorités se sont ainsi tournées vers la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Il faut dire que, entre les pratiques d’une secte classiques et l’emprise mentale exercée par l’Etat islamique sur des adolescents, les similarités sont nombreuses, comme nous l’explique son président Serge Blisko : "Il existe des analogies de comportements, par exemple une rupture familiale ou scolaire. Une analogie aussi ressentie par Dounia Bouzar, fondatrice du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam (CPDSI). "Les parents nous le disent : ‘mon enfant est là sans être là, il est là mais ce n’est plus lui. Ils ont l’impression qu’il devient un robot, qu’il n’est plus lui-même’", nous expliquait récemment l’anthropologue.
"Ne pas traiter tout le monde de la même façon"
Mais contrairement aux sectes sur lesquelles planchent habituellement la Miviludes, l’endoctrinement djihadiste se pratique loin du radar parental. "La rupture n’est plus physique, à l’occasion d’un stage ou d’un séminaire, car elle se déroule sur Internet. Les choses évoluent en effet discrètement et surprennent les familles. Elles n’avaient pas réalisé que leur enfant était en contact avec toute une nébuleuse grâce à son ordinateur."
Pour essayer de remettre dans le droit chemin ces apprentis djihadistes, les autorités ont mis en place fin avril un numéro vert (0800 005 696) à l’attention des familles. Fin octobre, celui-ci avait été sollicité près de 600 fois. Selon nos informations, le chiffre avoisinerait désormais les 900 appels. Au bout du fil, des fonctionnaires qui ont reçu une formation à mi-chemin entre la psychologie et l'étude de l'emprise mentale, englobant également le fonctionnement des filières djihadistes. "Nous formons dans chaque département une cellule de 4-5 personnes choisis sur la base du volontariat (travailleurs sociaux, éducateurs...)", assure la Miviludes.
Mardi, le premier Ministre Manuel Valls a chargé le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et sa collègue à la Justice Christiane Taubira de lui remettre une série de mesures contre le terrorisme. La garde des Sceaux va-t-elle envisager, comme en octobre dernier, d’instaurer des "programmes de désendoctrinement" ? "Nous sommes à la disposition du gouvernement", assure Serge Blisko. Avant de prôner un encadrement au cas par cas : "Si on traite tout le monde de la même façon, on va écraser avec de grosses pierres de toutes petites choses et ne pas en voir d’autres beaucoup plus lourdes. Il faut un peu de discernement."
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