COLÈRE - Dans un communiqué, les élus de Pantin, d'Aubervilliers et du XIXe arrondissement de Paris réclament une solution pérenne et rapide pour les toxicomanes installés porte de la Villette, après le décès d'une jeune femme.
Pour les maires d'Aubervilliers, de Pantin et du XIXe arrondissement de Paris, c'en est trop. Dans un communiqué commun publié vendredi, ils enjoignent une nouvelle fois Jean Castex de trouver une solution durable pour les usagers de crack installés sans leur accord à la porte de la Villette, au nord de Paris, après de multiples incidents.
"Les riverains subissent des nuisances et des agressions inacceptables et les usagers de crack, qui sont avant tout des personnes vulnérables et malades, sont livrés à eux-mêmes et à leur dépendance", écrivent-ils, citant notamment une récente agression au couteau aux abords du square où sont regroupés les toxicomanes. Le décès par overdose, le 28 octobre, d'une femme âgée d'une vingtaine d'années, a renforcé d'autant plus leurs craintes. "Si rien n'est fait, ce supermarché de la drogue va devenir un mouroir, c’est ce qui est en train de se passer", avait alors réagi auprès de l'AFP le maire (PS) du XIXe arrondissement François Dagnaud, dénonçant un "alourdissement de la situation".
#AntiCrack93 Communiqué de presse conjoint des maires de #Pantin , #Aubervilliers et #Paris19 concernant la situation au square de la #Villette et le décès d'Emma. Nous exigeons une réponse de @JeanCASTEX pic.twitter.com/Ewzg6H7giQ — 93 Anti-Crack (@Anticrack93) November 5, 2021
"Des mots du ministre de l'Intérieur, prononcés fin septembre à l'Assemblée nationale, cette situation 'ne pouvait être que temporaire, ne durer que quelques heures ou quelques jours'. Mais force est de constater qu'elle s'enlise et que les conséquences sont dramatiques, voire tragiques", dénoncent les trois maires dans leur communiqué. Une nouvelle fois, ils réclament qu'une solution sanitaire et sociale soit trouvée au plus vite par le gouvernement. Afin de s'assurer que leurs voix portent assez, les élus font également savoir qu'ils seront présents mercredi prochain à la manifestation organisée par des collectifs de riverains porte de la Villette.
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La présence de plus en plus problématique des toxicomanes dans le quartier des jardins d'Éole, dans le XIXe arrondissement, avait poussé fin septembre les autorités à les déplacer jusqu'au square de la porte de la Villette. Contestée, cette décision avait été d'autant plus critiquée en raison de la construction d'un mur entre la commune voisine d'Aubervilliers et le square où ont été relocalisés les usagers, censé éviter le passage vers la banlieue de ces derniers. Pour ses détracteurs, qui le qualifient parfois de "mur de la honte", il est devenu le symbole de l'impuissance de l'État face au fléau endémique du trafic et de la consommation de drogues.
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