Pizzas Buitoni contaminées : après le scandale, Nestlé veut rouvrir son usine dans le Nord

A Lo.
Publié le 15 septembre 2022 à 22h38, mis à jour le 16 septembre 2022 à 18h03

Source : JT 13h Semaine

Nestlé a annoncé que l'entreprise visait un redémarrage partiel de son usine de Caudry, dans le Nord de la France, en novembre.
C'était de celle-ci qu'étaient sorties les pizzas Buitoni contaminées par la bactérie E.coli.
Ce scandale alimentaire a notamment provoqué le décès de deux enfants.

Huit mois après le début du scandale qui a provoqué la mort de deux enfants et l'intoxication d'une dizaine d'autres, le géant agroalimentaire Nestlé a annoncé qu'il visait le redémarrage de son usine de Caudry, dans le Nord, en novembre. Une seule ligne de production devrait cependant reprendre du service, celle qui produisait des pizzas d'autres gammes que les "Fraîch'Up" à l'origine du drame.

Une usine fermée depuis le 18 mars

Les autorités n'ont pour le moment pas donné leur autorisation pour une reprise d'activités sur ce site. L'usine est fermée depuis le 18 mars, et le préfet a signé un arrêté de fermeture le 1er avril. À ce stade, celui-ci est toujours effectif. La préfecture du Nord a par ailleurs assuré qu'il ne serait pas abrogé "tant que les anomalies observées (...) ne sont pas intégralement corrigées". "L'effectivité des actions entreprises" par l'exploitant "seront étroitement vérifiées par les services de l'État", précise-t-elle.

En amont d'une reprise, l'entreprise a d'ors et déjà annoncé des suppressions de postes. Sur un effectif de 182 équivalents temps plein avant les procédures de rappel de mars, environ 80 postes pourraient être concernés par un plan de départ "reposant sur le volontariat".

La piste de la farine contaminée

En attendant, Nestlé a assuré avoir mis en place un "protocole de redémarrage", incluant le démontage et le nettoyage des chaînes de production, y compris les silos de farine. En effet, la contamination pourrait être liée à cet ingrédient, des analyses internes de l'entreprise y ayant reporté la présence de la bactérie E.coli

Cette hypothèse avait déjà été évoquée par le patron de Nestlé France dans une interview au Figaro en juillet et par les salariés cités par France Inter. Mais d'autres causes possibles ont été avancées, comme les conditions de nettoyage et d'hygiène, après plusieurs avertissements dans le passé et des témoignages accusateurs de salariés.

Des inspections des autorités sanitaires depuis plusieurs années avaient signalé "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage" dans l'usine. En 2012 est relevée la présence de "moisissure" et de "rouille", en 2020 celle de "toiles d'araignées" au plafond de la boulangerie, un matériel "gras et huileux" ou encore de la saleté "accumulée" dans la gaine d'aération.

En mars 2022, lorsque les inspecteurs y retournent "dans le cadre de l’alerte" sanitaire, ils constatent "une très nette dégradation des conditions d’hygiène" par rapport à septembre 2020 et mars 2021, selon l'un des rapports de la Répression des fraudes.


A Lo.

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