École : l'accueil des élèves handicapés toujours "insuffisant", alerte la Défenseure des droits

Benoit Leroy (avec AFP)
Publié le 29 août 2022 à 6h32

Source : Sujet TF1 Info

En 2021, 400.000 enfants en situation de handicap étaient accueillis dans les salles de classes "ordinaires".
Pourtant, la Défenseure des droits dénonce un manque de moyen chronique.
Elle appelle les enseignants de l'Éducation nationale à s'adapter à ces élèves.

Le constat est alarmant. Dans un rapport, publié ce lundi 29 août, la Défenseure des droits Claire Hédon tire la sonnette d'alarme sur l'accueil des enfants en situation de handicap dans les salles de classe françaises. Si elle assure que des "avancées" existent, Claire Hédon estime que c'est encore "largement insuffisant". "L'école inclusive ne fonctionne pas comme elle le devrait". En 2021, les saisines de la Défenseure des droits liés à l'accueil d'un élève handicapé en classe représentaient 20% de l'ensemble des réclamations concernant les droits de l'enfant, selon le rapport publié ce lundi.

Premier problème majeur soulevé par l'autorité administrative indépendante, le manque d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). "Les familles préfèrent ne pas scolariser l’enfant, ou alors celui-ci est très mal pris en charge", alerte la Défenseure des droits, dans les colonnes du Parisien. Selon son rapport, l'Éducation nationale accueillait 400.000 enfants en situation de handicap, en milieu ordinaire, en 2021. Un chiffre en hausse de 19% sur cinq ans. Pourtant, dans le même temps, il n'y avait que 125.000 AESH. Claire Hédon dénonçant le décalage persistant "entre l'augmentation des moyens humains et financiers" et "le nombre grandissant d'enfants dont les besoins sont très largement non ou mal couverts".

Davantage de moyens et de formation pour les AESH

Souvent, ces manques d'AESH sont expliqués - par l'administration - par le manque de moyens financier. La Défenseure recommande, elle, "d'inscrire dans les budgets de chaque année scolaire une enveloppe prévisionnelle pour les demandes d'AESH en cours d'année", dont beaucoup sont refusées par les établissements scolaires faute de budget. Elle recommande aussi que les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), qui notifient le besoin d'une AESH, se fondent exclusivement sur les besoins de l'enfant, et pas sur le manque de moyens de l'académie.

Autre souci, celui de la rémunération de ces accompagnants. Ces derniers ne bénéficient que de contrats à temps partiel, d'un maximum de 24 heures par semaine, pour une rémunération d'environ 800 euros par mois. Dans le même temps, Claire Hédon réclame une meilleure formation. 

En somme, la Défenseure des droits résume ces recommandations à une phrase simple. "C'est à l'école de s'adapter... Et ce que l'on voit, c'est qu'on demande à l'enfant de s'adapter à l'école", conclut-elle à l'AFP. Le rapport cite l'exemple d'un enseignant qui se trouvait face à un enfant ne parvenant pas à comprendre les consignes. Il a décidé d'adapter son enseignement à cet enfant et s'est aperçu que cela profitait à l'ensemble des élèves.


Benoit Leroy (avec AFP)

Tout
TF1 Info