La France est-elle l'un des pays "qui fait le plus en matière de déconfinement scolaire" ?

Publié le 22 juin 2020 à 20h02
Les écoliers européens ne retournent pas tous en classe en cette fin juin.
Les écoliers européens ne retournent pas tous en classe en cette fin juin. - Source : Lionel BONAVENTURE / AFP

À LA LOUPE - Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer se réjouit du retour des élèves dans les classes et assure que la France est l'un des pays qui se mobilise le plus pour que les cours reprennent. Un constat assez juste alors qu'en Europe, beaucoup patientent jusqu'à la rentrée.

Ce 22 juin, tous les élèves français ont repris le chemin des cours, à l'exception des lycéens. À cette occasion, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer s'est exprimé sur France Inter, se montrant très heureux de voir les établissements scolaires rouvrir peu à peu. "La France est un des pays qui fait le plus en matière de déconfinement scolaire", a-t-il notamment assuré. Il s'est dit satisfait que chaque école "retrouve le maximum d'élèves après tout ce qui s'est passé".

Des pays ont fait le choix d'attendre la rentrée

Sommes-nous en France plus en avance sur cette question que nos voisins européens ? Dans l'ensemble, oui. Une bonne partie des pays ont en effet opté pour une reprise à la rentrée, et ne verront les élèves retourner en classe qu'à partir de la mi-août ou de début septembre. C'est notamment le cas en Espagne ou chez nos voisins italiens. La Roumanie, l'Irlande ou l'Irlande du Nord sont également concernées. Même chose en Ecosse, où l'on observera toutefois une alternance entre cours traditionnels en classe et d'autres dispensés à la maison.

La situation est quelque peu particulière en Allemagne, où quelques régions ont rouvert les écoles en assurant la mise en place d'une série des mesures sanitaires. Des disparités territoriales qui s'expliquent par l'organisation fédérale du pays, mais qui n'ont pas empêché les autorités de fixer une échéance nationale pour la reprise globale des cours. Ces derniers doivent ainsi normalement recommencer après les vacances estivales. 

Si les écoliers français devront attendre deux semaines avant de profiter de l'été, ils ne sont toutefois pas les seuls à l'échelle du continent à avoir retrouver les salles de classes. L'Autriche, par exemple, a décidé une reprise progressive, le retour en classe s'effectuant depuis le 17 mai par demi-groupes. Le 18 mai, ce sont les jeunes Slovènes qui ont débuté une reprise graduée des enseignements. La détection de nouveaux cas a toutefois contraint les autorités à fermer de nouveaux certaines classes.

Aucune reprise totale non plus en Belgique ou en Angleterre, qui ont ciblé certains élèves prioritaires et où des fonctionnements par groupes sont privilégiés. Dans ces deux pays, la rentrée de septembre sera synonyme de retour à une organisation plus traditionnelle des cours. Moins précautionneux, les Néerlandais ont acté une reprise totale dans le primaire début juin, tandis qu'en Hongrie, en Suisse et au Pays de Galles, les classes ont été ouvertes progressivement durant le mois de juin.

Des examens perturbés

La France n'est pas la seule à avoir modifié ses habitudes en ce qui concerne la tenue des examens. Le site Toute l'Europe note que "face à la prolongation des mesures de confinement et de distanciation sociale, l’organisation des examens de fin d’année a dû être repensée partout en Europe et dans le monde". En pratique, "peu de pays ont fait le pari" de les maintenir.

Une annulation totale a été décidée en France, mais aussi en Irlande pour l'équivalent du brevet. Situation similaire pour les examens en Norvège, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, qui n'auront pas lieu cette année. "Dans la majorité de ces cas", ajoute Toute l'Europe, "l’examen est remplacé par un contrôle continu, c’est-à-dire que l’année est validée uniquement sur la base des notes obtenues au cours de l’année, en ajoutant parfois, comme en Norvège, celles obtenues durant la période de confinement."

Plutôt que d'opter pour une annulation, c'est un décalage des examens qu'on acté d'autres pays, à l'instar de l'Espagne, de la Lettonie ou encore de Malte. Même chose en Autriche, en Lituanie ou en Estonie. Certains examens voient aussi leurs modalités évoluer, comme en Slovaquie ou malgré l'annulation d'épreuves écrites, des oraux sont maintenus à distance. Des disparités qui s'expliquent autant par des choix politiques que par des situations sanitaires variables entre les différents pays. 

Partout en Europe, on observe donc que l'organisation des cours et la tenue des examens ont été abordées de manière différente. La France, si elle a décidé d'annuler le brevet et le baccalauréat, s'est signalée en décidant une reprise des cours avant les vacances d'été. Une décision politique qui n'est pas unique en Europe, même si la plupart des pays ont généralement temporisé et qu'une bonne partie a opté pour une reprise des cours à la rentrée, soit entre mi-août et mi-septembre. 

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Thomas DESZPOT

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