Edward Snowden aux Français : "La surveillance massive a lieu dans beaucoup de pays"

Publié le 10 décembre 2014 à 20h50
Edward Snowden aux Français : "La surveillance massive a lieu dans beaucoup de pays"

REPORTAGE - L'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, par qui les révélations sur la surveillance massive des télécommunications par l'agence américaine est arrivé, est intervenu pour la première fois en France mercredi lors d'une visioconférence retransmise à la Gaîté lyrique, à Paris. Depuis la Russie, où il a trouvé refuge, il a de nouveau dénoncé ces pratiques.

C'est par une salve d'applaudissements qu'Edward Snowden a été accueilli, mercredi après-midi, pour sa première prise de parole publique en France depuis ses révélations sur la surveillance massive de la NSA. L'ancien consultant de l'agence de renseignement américaine était invité à s'exprimer par l'ONG Amnesty International à l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'homme, via une visioconférence retransmise à la Gaîté lyrique, le lieu culturel parisien dédié au numérique.

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Souriant et "en forme", l'un des hommes les plus recherchés par les Etats-Unis a assuré ne pas craindre pour sa sécurité en Russie, où il est réfugié depuis près d'un an et demi. "Je prends le métro de Moscou", a-t-il assuré, détendu, confiant que son objectif ultime était de "rentrer aux Etats-Unis". Il a aussi raconté passer "beaucoup de temps à travailler" sur des projets "pour améliorer la sécurité de l'Internet".

"Je ne voulais pas changer le monde"

Face à une salle d'une centaine de personnes acquises à sa cause, Edward Snowden s'est ensuite attelé à dénoncer de nouveau les pratiques des agences de renseignement : "Je ne voulais pas changer le monde [...] Mais est-il juste et moralement acceptable de violer les droits d'un individu ou d'une population pour un tout petit bien ?", c'est à dire pour tenter de déjouer des actes terroristes. "Toutes ces opérations n'ont pas empêché les attaques terroristes aux Etats-Unis [...] On pourrait sans doute mieux utiliser l'argent public", a-t-il lancé.

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Quelque chose a pourtant changé d'après lui depuis le début de l'affaire : la perception qu'en a l'opinion publique. "De nombreuses personnes ont pris des mesures pour se protéger […] et les tribunaux commencent à questionner ces programmes" de surveillance, a-t-il souligné. D'après lui, "au cours de la décennie à venir, les gens n'accepteront plus d'être surveillés de la sorte".

Pas de révélations sur la France

Pour l'anecdote, Snowden s'exprimait via le programme Hangout de... Google, dont le héros de la lutte contre l'espionnage numérique a vivement déconseillé d'utiliser les services . Actualité oblige, l'ancien employé de la CIA s'est dit "terriblement attristé" du contenu du r apport du Sénat américain sur l'usage de la torture par l'agence américaine  : "Il n'y a pas d'excuse pour torturer quelqu'un […] Pourquoi ces pratiques n'ont-elles pas été arrêtées ? [..] Leur efficacité, ou pas, ne justifie pas ces comportements cruels".

Plus tôt dans la journée, certains médias – à l'image du Télégramme – se demandaient si Snowden allait profiter de l'occasion pour faire de nouvelles révélations sur la France. A la fin de son intervention de trente minutes, il s'est contenté de rappeler qu'il avait détruit les documents en sa possession après les avoir confiés au journaliste Glenn Greenwald. Glissant au passage "que la surveillance de masse a lieu dans tous les pays disposant de services de renseignements dignes de ce nom".

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La rédaction de TF1info

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