Masque obligatoire dans les lieux clos : pourquoi attendre le 1er août ?

Publié le 15 juillet 2020 à 12h17

Source : TF1 Info

DÉLAI - Si l’annonce du port du masque obligatoire en "lieux clos" soulage le corps médical, sa mise en application prévue le 1er août suscite l’incompréhension chez des médecins et personnels soignants. Un délai qu'Olivier Véran a justifié par une nécessaire "période d’appropriation" de cette "nouvelle doctrine".

Pourquoi attendre deux semaines pour imposer le port du masque dans les lieux clos alors qu'il n'a fallu que quelques heures pour confiner les Français ? Face aux signaux inquiétants d’une résurgence possible du coronavirus en France, le port du masque obligatoire dans les espaces clos recevant du public devrait prendre effet au 1er août, comme l’a proposé Emmanuel Macron mardi 14 juillet lors de l'interview présidentielle.

Un délai d'application jugé bien tardif pour certains professionnels de santé, qui rappellent avoir déjà "beaucoup attendu" dans la gestion de la crise sanitaire en France. Outre des justifications techniques et juridiques, le ministre de la Santé Olivier Véran a plaidé l'argument de l'adaptation. Ce laps de temps, dit-il, est "nécessaire" pour permettre une "appropriation" de cette "nouvelle doctrine". 

“Travail de logistique”

Le professeur Philippe Juvin, qui faisait partie des signataires de la tribune plaidant pour le port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés, a remercié le président de la République d'avoir repris cette idée. Cependant, le chef des urgences de l'hôpital Pompidou à Paris a questionné cette attente de deux semaines, se rappelant avoir "beaucoup attendu dans cette crise".

Une critique que l'on retrouve également dans la sphère politique. Jean-Christophe Lagarde, le président de l'UDI a questionné ce délai alors qu'il n'aura fallu que quelques jours pour décréter le confinement.

Il faut du "temps pour s’approprier cette nouvelle doctrine", a justifié Olivier Véran, en déplacement au Samu de Créteil, assurant faire "confiance à l'esprit de responsabilité des Français", dont il est certain qu'ils seront "extrêmement nombreux à appliquer" la nouvelle règle.

Ces "quelques semaines" avant de mettre en place l’obligation du port du masque en lieu clos sur tout le territoire français sont nécessaires à l'exécutif et aux Français, a expliqué le ministre de la Santé. Cette période permet en effet de réaliser "tout le travail de logistique", comme s'assurer que tous les Français disposent de masques, ou les modalités pour faire respecter la règle. "Nous devons pouvoir répondre à ces questions. Et donc cela nécessite d'avoir quelques jours”, a-t-il argué. 

La mise en place de cette nouvelle règle passe aussi par une question très pratique : la définition de ces "lieux clos". Interrogé sur BFMTV ce mardi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a assuré que ce travail de définition sera réalisé par décret du gouvernement, dans le cadre de la loi de sortie d'état d'urgence sanitaire, afin de savoir "de quels lieux publics on parle",  et "comment l'obligation s'applique". 

"Faire de la pédagogie"

Sur LCI, le docteur Benjamin Davido a estimé quant à lui qu’imposer le port du masque dans les lieux clos d'ici quinze jours permettait de faire de la "pédagogie" , "le temps que les choses puissent se mettre en place". "Pour qu'il y ait une certaine habitude avant de rendre les choses obligatoires au sens pénal et avec une amende", a avancé cet infectiologue de l'hôpital Poincaré de Garches.

Le  docteur Jimmy Mohammed, à l'origine de la tribune pour le port du masque obligatoire dans les lieux publics clos a également réagi aux annonces d'Emmanuel Macron. Sur Twitter, il s'est félicité d'avoir été "entendu", rappelant qu'il ne faut pas attendre cette obligation légale pour se protéger. 


La rédaction de TF1info

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