CAUSE ANIMALE- Après que la Belgique a adopté un code du bien-être animal contre la maltraitance animale et l'élevage intensif notamment, LCI fait le point sur la situation en France.
Dix à quinze ans de prison et jusqu'à dix millions d'euros d'amende. Ce sont les sanctions auxquelles s'exposent désormais les wallons maltraitant ou négligeant leurs animaux, dans un cadre commercial ou privé. Le gouvernement wallon a adopté un code du bien-être animal jeudi. L'élevage des poules pondeuses en cage est par exemple proscrit, et il faut désormais un permis pour adopter un animal de compagnie.
Un bond en avant en faveur la protection animale, qui ne manque pas de faire réagir de ce côté-ci de la frontière. "En France, on cumule toutes les tares que l'on peut rencontrer dans la détention des animaux", regrette par exemple Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, contacté par LCI suite à l'évolution de la législation en Belgique. "On accuse de très grosses lacunes vis-à-vis de nos voisins européens."
La Flandre interdit le gavage et l’élevage d’animaux à fourrure https://t.co/AVzJGgNnjO pic.twitter.com/wouf0QJgsf — Le Soir (@lesoir) 22 juillet 2018
La politique française à contre-courant de la défense animale
"Ce code est une formidable avancée pour la Belgique", se félicite de son côté Brigitte Gothiere, porte-parole et cofondatrice de l'association L214. "De son côté, la France recule", enfonce-t-elle. Un sentiment de stagnation partagé par le représentant de la Fondation Brigitte Bardot. "Tout est très lourd et très lent, alors que des mesures pourraient être prises rapidement", constate-t-il. Ce qui bloque ? "Les lobby qui favorisent l'élevage intensif", dénonce Brigitte Gothiere. "On l'a bien vu lors de la loi sur l'alimentation".
Si la Belgique fait partie des "bons élèves de l'Europe" en matière de défense animale, Christophe Marie rappelle qu'il y a encore quelques années, nos voisins européens étaient montrés du doigt. "Les marchés aux bestiaux dans des conditions épouvantable sont été proscrits il y a peu", se souvient-il. "Ce qui se passe en Belgique donne des espoirs de changement chez nous."
Un combat "pas à pas"
Si la législation française évolue trop lentement au goût des associations, l'opinion publique est mobilisée. "Il y a une véritable attente sociétale, et la réponse politique n'est pas à la hauteur", rapporte la cofondatrice de L214. Un sondage Ipsos commandé par l'association révèle que 90% des français sont contre l'élevage des poules pondeuses en cage. Des "sujets mûrs" dans l'opinion publique, qui ne "semblent pas impacter certains de nos élus" regrette-t-elle.
L214 place de bons espoirs de voir évoluer les choses au niveau local. "On voit germer de plus en plus d'initiatives, de restaurants, de sensibilisation vegan ou végétariennes", énumère-t-elle. Et au niveau des producteurs, "cent entreprises se sont engagées à élever leurs poules pondeuses en plein air, d'ici à 2025", se félicite-t-elle. "C'est un combat pas à pas".
La Fondation Brigitte Bardot table elle sur un "élément déclencheur" qui "ferait enfin bouger les choses". Mardi l'association a rendez-vous à l'Elysée et espère bien insuffler un changement. "On pourrait commencer par interdire le broyage des poussins mâles", imagine le porte-parole. "Ce serait possible dans les quatre ans".
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