Clément Méric, militant antifasciste de 18 ans, est mort en juin 2013 sous les coups de skinheads d'ultradroite.En sa mémoire, quelques milliers de personnes ont défilé ce dimanche à Paris.Ils dénoncent notamment "une banalisation de l'extrême droite".
Dix ans après sa mort, leur combat continue. Plusieurs milliers de personnes ont défilé ce dimanche à Paris pour rendre hommage au jeune étudiant de 18 ans et militant antifasciste Clément Méric, tué en 2013 sous les coups de skinheads d'ultradroite lors d'une rixe dans la capitale. Cette manifestation était le point culminant d'une série de mobilisations organisées ce week-end par les associations antifascistes et les proches du jeune homme, dans un contexte de regain des activités des mouvances d'ultradroite.
Le cortège a ressemblé 5000 personnes selon les organisateurs, 1950 selon la préfecture de police. Aux cris de "Clément, Clément, antifa" ou "Siamo tutti antifascisti", il s'est élancé vers midi de la station de métro Barbès, derrière une banderole recouverte des mots de Louis Aragon "la mort n'éblouit pas les yeux des partisans".
Sous les drapeaux, des militants d'Action antifasciste Paris Banlieue (AFAPB), entièrement vêtus de noir et le visage masqué, et d'autres venus de Toulouse, de Caen ou d'Irlande, du Royaume-Uni, d'Allemagne, d'Espagne ou de Grèce. "On n'oublie pas que le fascisme tue, que l'extrême droite n'est pas anodine et que leurs idées comme leurs propos sont un danger pour notre corps social", a déclaré au milieu de la foule Aude, la petite amie de l'époque de Clément.
"L'ultradroite est la partie visible d'une banalisation de l'extrême droite [...] qui se traduit par des agressions de rue de manifestants et même de maires", a jugé Mathieu, un cheminot de 43 ans, membre du syndicat Sud-Rail, en référence à la démission récente du maire de Saint-Brévin. L'élu avait été mis en cause par un collectif d'habitants hostiles au transfert d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile, auquel se sont joints des groupuscules d'extrême droite, puis menacé.
"Les nervis fascistes sortent de nouveau de partout pour pratiquer leurs ratonnades", a renchéri sous couvert d'anonymat Mireille, 57 ans, une habituée des manifestations antifa. "Ce qui est important, c'est de faire une démonstration de force. On veut occuper la rue, se réunir avec tous les camarades venus de l'étranger et permettre la visibilité de nos combats", a commenté Nargesse Bibimoune, une membre d'AFAPB. "L'idée est de faire concordance avec d'autres luttes, pour la Palestine, contre les violences policières." Le cortège s'est disloqué sans incident en milieu d'après-midi place Gambetta.
Ces dernières années, des groupes d'ultradroite - 1500 militants dans toute la France, selon les autorités - se sont signalés par des actions violentes ou des projets d'attentats. Bien qu'interdits de manifester ou dissous, ils restent actifs et difficiles à contrôler.
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