VIDÉO - Marseille : les voisins de la prison des Baumettes privés de réseau téléphonique

"Ma femme se déplace dans la maison, on va au bout du jardin pour essayer d'avoir du réseau...". Des coupures de réseaux, des conversations hachées : pendant plusieurs mois, cet habitant du quartier des Baumettes, rencontré par notre équipe à Marseille, ne comprenait pas ce qu'il se passait avec son téléphone. Il en a changé deux fois, est passé d'un opérateur à un autre, avant de découvrir que ces dysfonctionnements venaient en fait des brouilleurs de la prison voisine, située en contrebas de sa maison. Dans le quartier, il n'est d'ailleurs pas le seul à subir ces nuisances, comme on peut le voir dans le reportage de TF1 à retrouver en tête de cet article.

"Si vous avez un appel urgent à passer et que vous ne pouvez pas, comment vous faites ?", peste un autre habitant du quartier. Éliane Gastaud a même créé un collectif qui fédère des dizaines de riverains des Baumettes. Les brouilleurs d'onde, elle les a découverts il y a plus d'un an, lorsqu'ils ont été installés dans la prison pour empêcher les détenus de téléphoner. 

Il est théoriquement interdit aux prisonniers de disposer de téléphones portables, mais de nombreux appareils sont malgré tout introduits clandestinement en prison. Le problème pour les riverains, c'est que la solution des brouilleurs fonctionne un peu trop bien, puisqu'ils ne peuvent pas, eux non plus, se connecter aux antennes de certains opérateurs.

De son côté, l'administration pénitentiaire assure travailler pour affiner au maximum le paramétrage du brouilleur. Ce dispositif est nécessaire pour empêcher les détenus de poursuivre leur trafic avec l'extérieur, et les responsables de la prison veillent à ce que les brouilleurs soient efficaces dans toutes les parties de l'établissement. L'installation d'une antenne téléphonique supplémentaire est étudiée, pour libérer de ce problème les riverains de la prison.