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TÉMOIGNAGE - Harcelée sexuellement par son moniteur d'auto-école : "J'étais bloquée, je ne pouvais rien faire"

par V. F Reportage TF1 Sophie Chevallereau, Corinne Chevreton et Caroline Blanquart
Publié le 1 mai 2023 à 21h01, mis à jour le 2 mai 2023 à 10h56
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Source : JT 20h Semaine

Chaque année, des dizaines de femmes sont victimes de violences sexuelles de la part de moniteurs d'auto-école, une situation qui a conduit la profession à réagir et à proposer des formations.
Wendy en a fait les frais et son agresseur a été condamné.
Elle a accepté de témoigner dans le 20H de TF1.

Huis clos, proximité physique, relation d'autorité... Les leçons de conduite peuvent parfois tourner au cauchemar pour certaines jeunes filles. Wendy Legal en a fait les frais. "Ce qui m'angoissait un peu, c'était de me retrouver seule avec lui dans une voiture", raconte-t-elle dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. Tout a commencé par des remarques permanentes sur son physique dans l'habitacle du véhicule, elle a alors 17 ans. Quatre ans plus tard, elle n'a rien oublié. "Il me regardait de haut en bas et me disait : 't'es vraiment mignonne les cheveux attachés, t'es beaucoup plus jolie comme ça, ma chérie !', ou encore, 'ma chérie, pour les angles morts, il faut que tu tournes ta tête, donc il faut que tu me regardes', ou bien 'montre-moi tes beaux yeux'", détaille-t-elle.

Après les paroles viennent les gestes. La jeune fille au volant est tétanisée. "Pour remettre ma ceinture et pour me déstresser, il posait sa main sur ma poitrine ; pour me dire de freiner, c'était la main sur la cuisse et il me pinçait. On était sur une route où on roule à 90 km/h, et en fait, j'étais bloquée, je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas décider de m'arrêter et descendre de la voiture. Et je me disais dans ma tête : "jusqu'où va-t-il aller ?'", se souvient-elle. Wendy change d'auto-école et porte plainte. L'homme est jugé ; sept autres jeunes femmes, élèves ou anciennes élèves, témoignent contre lui. Il est condamné en appel à six mois de prison avec sursis et à l'interdiction d'exercer pendant cinq ans. 

19 moniteurs condamnés

Ce cas est loin d'être isolé : ces six dernières années, au moins 19 moniteurs ont été condamnés pour des faits similaires, soit environ une condamnation tous les quatre mois en France. L'agresseur ou harceleur profite notamment de son pouvoir de faciliter ou non l'obtention du permis de conduire. Pour Léa Bages, directrice-fondatrice du cabinet de conseil Égalité à la page, "quand on est dans une situation d'apprentissage maître-élève, moniteur d'auto-école et apprenant, les représailles sont toutes simples : il s'agit de repousser les conditions d'obtention du permis et notamment la date d'obtention du permis", explique-t-elle. 

Dans le reportage de TF1, nos journalistes ont assisté à une leçon de conduite et ont constaté la proximité inévitable dans une petite voiture, comme les contacts corporels dans des situations d'urgence. Mais ces gestes doivent être justifiés. C'est ce que les enseignants apprennent en formation. Comme l'indique Angélique Llopis, secrétaire nationale de l'Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (UNIDEC), "on doit essayer, quand c'est possible, de pouvoir récupérer le levier de vitesse vers le bas pour pouvoir faire la bonne gestuelle. Du coup, dans ce cas-là, je ne rentre pas en contact physique avec la main", dit-elle.

"Si je dois reprendre le volant, là par contre, c'est déjà plus compliqué. J'essaye de poser ma main en bas, mais si je dois faire un tour complet, il y a un moment donné où je risque de rentrer en contact avec la main de l'élève. Voire mon bras peut toucher sa poitrine. Dans ce cas-là, je vais m'excuser ensuite. Ce n'était pas volontaire, c'était pour éviter une situation d'accident. C'est quelque chose, qu'il faut verbaliser", précise-t-elle. 

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Toute auto-école labellisée doit obligatoirement avoir un dispositif de gestion des réclamations permettant notamment aux élèves qui seraient victimes d'un comportement inapproprié d'en alerter la direction. Mais le meilleur réflexe en cas de harcèlement ou d'agression sexuelle reste d'aller porter plainte. 


V. F Reportage TF1 Sophie Chevallereau, Corinne Chevreton et Caroline Blanquart

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