TROPHÉE - Une soirée sous le signe de l'innovation et de l'environnement. Jeudi 14 juin se tenait à la maison de la Chimie, à Paris, la grande finale du prix EPE/LCI 2018, qui récompensait cette année des projets alliant digital et protection de l'environnement. Nous avons rencontré les heureuses élues.
C'est à la maison de la Chimie, non loin des Invalides à Paris, que nous avons rendez-vous. Après avoir emprunté le grand escalier de marbre de ce bâtiment Art Déco, nous gagnons l'une des salles de réception, au deuxième étage. La pièce, entièrement tapissée d'un camaïeu de marron, est meublée d'une cinquantaine de chaises et d'un écran blanc déroulant. C'est là que les finalistes de la 13e édition du prix EpE/LCI 2018 (Entreprises pour l'Environnement, ndlr.) doivent, ce jeudi 14 juin, soutenir leur projet pour remporter le premier prix. Tous ont élaboré un dossier sur la double thématique du digital et de l'environnement, déterminée à l'avance par l'association et ses partenaires. A la clé, 5000 euros pour se lancer.
Quatre groupes finalistes, quatre projets très différents
Eco&co
Après quelques minutes d'attente et un discours d'introduction de la déléguée générale de l'association Claire Tutenuit, le premier groupe fait son entrée. Ils sont cinq étudiants. Pendant vingt minutes, face au public composé du jury, de mécènes et de passionnés, ils prennent un à un la parole et font défiler les diapositives sur l'écran pour présenter Eco&co, un réseau social censé mettre en relation des entreprises souhaitant s'investir dans l'environnement avec des associations et des bénévoles. Tous ne sont pas forcément à l'aise avec l'exercice de présentation, mais ils sont chaleureusement applaudis avant et après la séance de questions-réponses.
Peer to Pear
Le deuxième groupe, composé de deux jeunes ingénieurs, prend le relais. Ici, le discours est assuré, carré et rodé. Tous deux dévoilent à tour de rôle Peer to Pear, un système de blockchain permettant une meilleure rémunération des agriculteurs et promouvant l'achat de produits respectueux de l'environnement et des valeurs sociales. Là encore, les applaudissements fusent pour ce dossier convainquant.
René
La troisième entrée apporte un peu de féminité à ce concours jusqu'alors très masculin. Deux jeunes femmes en chemise et chino se placent face à la salle dont les chaises sont quasiment toutes occupées. Visiblement impressionnée, l'une d'entre elle s'empare du micro pour tenter de séduire le jury avec René, un atelier mobile de réparation d'appareils électroniques et électroménagers tenu par des réparateurs bénévoles. Si l'exposé est timide, l'engouement pour ce projet concret et ancré dans l'ère du temps est palpable.
Dura'Billy
Le dernier candidat ne manque pas d'attirer l'attention... par son absence. Prévenu trop tard de sa sélection à la finale, il se trouve en vacances à Cuba. Loin de se dégonfler, il a pu négocier le passage de son oral au téléphone. C'est donc face à une plage qu'il a présenté au jury Dura'Billy, un "serious game" sous forme d'application mobile pour inciter tout un chacun à consommer responsable. Le principe ? Informer l'application de tout achat durable pour nourrir une tortue virtuelle. Une sorte de tamagotchi incitatif, explique le candidat visiblement très à l'aise et plein d'humour. Après une demi-heure d'exposé, le jury raccroche. L'heure est à la délibération.
Et le grand prix est attribué à...
Les membres du jury se réunissent dans une salle, à l'écart, pour prendre leur décision. Trente minutes plus tard, alors que le suspense est à son comble et que chacun des membres du public a établi ses pronostics, la décision est prise. Le quatrième prix, 1000 euros, est décerné au projet Eco&co. L'équipe remporte également un lierre, synonyme d'évolution et de développement. Donc d'encouragements. Le troisième prix est attribué à Dura'Billy, dont le créateur est donc absent. Le deuxième prix, un pied de vigne et 3000 euros, va à Peer to Pear. Un projet intéressant mais à approfondir davantage, estime le jury.
Leurs voisines de siège, les inventrices de René, affichent déjà un sourire. Elles savent désormais qu'elles ont remporté le concours et les 5000 euros qui leur permettront de se lancer. Appelées devant l'écran blanc, elles brandissent fièrement, sous les flashes des appareils photo, leur chèque en carton et l'olivier faisant office de grand trophée. Certainement s'imaginent-elles déjà à bord de leur camion de réparation, sillonnant les routes des villes et des villages. Après les félicitations du jury et la photo de groupe, nous interceptons ce duo de jeunes filles en route pour le cocktail.
Un documentaire à l'origine du déclic
Fleur Moreau et Alice Abbat ont toutes les deux 26 ans et sont passionnées par les questions environnementales. Mais de prime abord, seuls ces deux points les rapprochent. L'une est brune, l'autre châtain clair. L'une est timide, l'autre plutôt extravertie. L'une a fait des études artistiques, l'autre une école de commerce. Elles se sont rencontrées via une amie qu'elles partageaient. "On avait des points communs et des envies communes de travailler autour de l'environnement", explique Alice avant que Fleur ne renchérisse : "Nos deux profils se complétaient bien. Moi plus design, elle plus commerce."
Cette préoccupation pour le recyclage, le réemploi des déchets électroniques, leur est en partie venue du visionnage d'un documentaire sur Arte, "La tragédie électronique". "On avait regardé ce documentaire qui montre que tous les D3E [Déchets d'équipements électriques et électroniques, ndlr.] se retrouvent en Afrique dans des décharges à ciel ouvert. Et c'est quelque chose dont on ne parle que très peu, déplore Alice. Quand on parle d'environnement, on parle plutôt de climat et d'autres enjeux que celui-là. Ça nous tenait à cœur de nous en emparer".
L'idée de l'atelier mobile, elle, leur est venue de leur fréquentation des Repair Cafés, ces sites de réparation conviviaux et solidaires. "On a remarqué que le public de ces lieux était déjà sensibilisé à ces questions-là, alors que le grand public pas du tout. Du coup on s'est dit que ça pouvait être intéressant de faire cet atelier mobile pour plus d'accessibilité", développe Fleur.
Assez surprises et très heureuses de recevoir ce prix EpE/LCI 2018, les deux lauréates comptent se mettre à travailler dès la rentrée sur le projet. Il devrait d'abord naître à Paris ou dans sa banlieue.
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