Le tribunal administratif de Paris a suspendu vendredi l'expulsion vers le Maroc de l'imam du Nord Hassan Iquioussen.Elle avait été ordonnée par le ministère de l'Intérieur.Selon Gérald Darmanin, l'imam aurait tenu des propos antisémites, homophobes et anti-femmes.
Le bras de fer continue entre Gérald Darmanin et l'imam Hassan Iquioussen. Le tribunal administratif de Paris a suspendu vendredi l'expulsion vers le Maroc de l'imam du Nord, qui avait été ordonnée par le ministère de l'Intérieur. Ce dernier a aussitôt signifié son intention de faire appel devant le Conseil d'État. Et prolonger ainsi une polémique qui a débuté la semaine dernière.
Gérald Darmanin avait annoncé jeudi 28 juillet l'expulsion prochaine de ce prédicateur né en France mais de nationalité marocaine. En cause : des propos antisémites, homophobes et "anti-femmes", qu'il aurait tenu selon le ministre lors de prêches ou de conférences, tenus il y a près de 20 ans pour certains.
L'imam, victime d'une "erreur manifeste d'appréciation"
Rapidement, l'annonce de l'expulsion à venir de l'imam, très actif sur les réseaux sociaux, a suscité une série de protestations. Dans un communiqué, 31 mosquées des Hauts-de-France ont apporté leur soutien au prédicateur, estimant qu'il était victime d'une "erreur manifeste d'appréciation". Ce vendredi, son avocate Me Lucie Simon a précisé durant l'audience qu'une centaine de mosquées s'étaient manifestées en sa faveur.
Une pétition a recueilli 23.000 signatures en quatre jours. Un comité de soutien, créé après l'annonce de son expulsion, a lancé une cagnotte en ligne qui réunit plus de 900 personnes pour un total de 37.000 euros, "dans le but de financer les frais judiciaires" de l'imam.
Un renouvellement du titre de séjour demandé cet hiver
Cet élan populaire n'avait pas empêché la polémique d'enfler au fil des jours. Né en France, à Denain, et vivant près de Valenciennes, Hassan Iquioussen avait décidé à sa majorité, selon Gérald Darmanin, de ne pas choisir la nationalité française. Lui affirme y avoir renoncé à 17 ans sous l'influence de son père, et avoir ensuite tenté en vain de la recouvrer.
Après avoir sollicité cet hiver le renouvellement de son titre de séjour pour dix ans, Hassan Iquioussen avait reçu le 3 mai notification d'un bulletin d'engagement d'une procédure d'expulsion, selon son avocate. La commission départementale d'expulsion des étrangers du Nord avait donné un avis favorable à son expulsion le 22 juin dernier.
Encore jeudi, le ministre de l'Intérieur avait de nouveau justifié jeudi sur CNews son expulsion, jugeant qu'il avait tenu "des propos ouvertement antisémites, ouvertement xénophobes, ouvertement homophobes, ouvertement anti-femmes". La polémique avait pris un tournant politique, le ministre accusant le député de La France insoumise David Guiraud de "défendre" le prédicateur. L'imam Iquioussen "n'a rien à faire sur le sol national et qu'on puisse le défendre au sens de la liberté d'expression me signifie l'état de décomposition intellectuelle qu'à l'extrême gauche, LFI, sur ce point", avait ajouté Gérald Darmanin, affirmant attendre des "excuses" de la part du parti.
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