Zéro exclusion, zéro carbone, zéro pauvreté. Fanny Roussey se donne, avec l’association Convergences, ce triptyque d’objectifs.Pour y parvenir, elle organise des forums mondiaux et met en réseau des acteurs privés et publics.Dans le podcast Expertes à la Une, elle raconte son rôle et décrypte les enjeux portés par l’association.
Concilier la préservation du vivant et le développement économique, identifier des initiatives qui favorisent la justice sociale et la transition écologique. Fanny Roussey, Directrice exécutive de Convergences, plateforme de réflexion et de mobilisation pour les objectifs de développement durable (ODD) à l’échelle globale, s’y atèle depuis 8 ans. Objectif, mettre en relation les acteurs privés et publics, ONG et grandes entreprises, citoyens et institutions en leur donnant trois défis : zéro carbone, zéro exclusion, zéro pauvreté.
La militante a conscience des nombreux obstacles mis sur sa route par les acteurs en question. Elle assure néanmoins qu’il ne s’agit pas de doux rêves : "Nous avons suffisamment de ressources économiques pour sortir les 40 % de la population qui sont dans l'extrême pauvreté. Il faut orienter l'économie de manière différente pour mieux répartir les richesses." Optimiste, elle cite les politiques d’aide publique au développement ou du cadre de soutien à l'économie sociale et solidaire menées par la France.
Juriste de formation, spécialiste du droit environnemental et humanitaire, la Franco-Camerounaise ambitionne de travailler pour un groupe qui lui ressemble. Fanny Roussey juge fondamental de s’engager dans des missions dans lesquelles elle se reconnaît : "Je partage le sentiment d'urgence, de stress et d'angoisse que porte ce collectif. Zéro carbone, zéro pauvreté, zéro exclusion : l'un ne va pas sans l'autre. On ne peut pas promouvoir un développement économique sans tenir compte des conséquences sur les ressources planétaires" explique-t-elle à Christelle Chiroux dans le podcast Expertes à la Une à écouter en début de cet article.
Approfondir le dialogue
Au sein de Convergences, Fanny Roussey a rapidement gravi les échelons. "Tous les ans, je m’interroge sur ce que j’ai envie de faire. J’ai plusieurs fois changé de rôle, j’ai aussi démissionné et on m’a finalement proposé le poste que j’occupe aujourd’hui. Je savais que je pouvais internationaliser le groupe et apporter de la stabilité." Fanny Roussey ne vient pas d’une grande école et elle a progressivement fait ses classes en tant que stagiaire. Elle confie avoir souffert du syndrome de l’imposteur : "Je suis arrivée stagiaire et tout d'un coup, j'étais directrice. Je me suis interrogée sur ma capacité à prendre de la hauteur et à pouvoir mobiliser et développer des stratégies." À force de rencontres, des femmes "inspirantes" lui prêtent une oreille attentive : "J’étais impressionnée par l’engagement de Miren Bengoa, à l’époque Directrice générale de la fondation Chanel, alors qu’elle devait s’occuper de ses quatre enfants. Je me suis nourrie de ses conseils."
Le trois zéro s’articule autour de plusieurs forums mondiaux. Le prochain se tient à partir de mardi 5 septembre à Paris. "C'est le rassemblement de tous les acteurs du développement durable. Objectif, leur fournir des ressources afin d'accélérer leurs engagements et leurs actions", décrit Fanny Roussey. Partisane du dialogue, la juriste veut aussi challenger les organisations participantes et les pousser dans leurs retranchements. "Vulgariser, sensibiliser, partager, intégrer des actions pour mieux collaborer, se nourrir des idées des autres, etc. Nous organisons des temps ludiques pour tous et des temps plus techniques pour les professionnels", reprend la Directrice exécutive.
Pour elle, il y a urgence. Il faut réagir à son échelle : "L'environnement nous concerne tous. Il faut expliquer l'impact des changements climatiques aux populations vivant dans les banlieues par exemple (précarité énergétique, pollution aux particules fines due au trafic routier, etc.). Je considère notre responsabilité proportionnelle à notre propre impact. Mais nous ne pouvons pas demander le même effort à un Parisien ou à un Tchadien." En l’occurrence, hors de question d’espérer un cadre réglementaire : "N’attendons pas le vote de lois pour agir", implore-t-elle.
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