La flambée des prix de l'énergie

Flambée des prix du carburant : des dépôts bloqués et une pénurie d'essence en Corse

Publié le 22 mars 2022 à 17h35
JT Perso

Source : JT 20h WE

Sur l'île de Beauté, le carburant se fait rare.
Pour protester contre la hausse des prix, les agriculteurs bloquent les dépôts.
Ce mardi, plusieurs pompes de stations-service étaient à sec.

Les blocages se multiplient ces derniers jours sur l'île de Beauté. Depuis lundi, les agriculteurs de la Corse-du-Sud ont rallié le mouvement de protestation déjà engagé par leurs homologues de la Haut-Corse une semaine plus tôt. Des actions de blocage des dépôts pétroliers de Lucciana et Aiaccio par les agriculteurs ont eu lieu au cours des dernières 24 heures. Les manifestants protestent contre "l'augmentation brutale des carburants ", augmentation qui vient s'ajouter à celle du prix des engrais et des céréales. 

Les répercussions de ces actions n'ont pas tardé à se faire sentir du côté des stations-service de l'île, où l'approvisionnement est au ralenti, voire à l'arrêt. Contactée par TF1info ce mardi, une employée du Relais Ceccaldi à Ajaccio indiquait que "depuis dimanche il y avait en effet un problème d'approvisionnement d'essence" et que "pendant des heures ce mardi matin, la file d'attente a été continue à la station. Les automobilistes sont prévoyants et font des réserves". 

"Plus de sans plomb depuis midi"

À la station BP du Col d'Aspretto, une employée nous informait en début d'après-midi qu'il n'y avait "plus de sans-plomb depuis midi. Nous voyons les clients défiler, mais nous ne pouvons que leur dire que nous sommes à sec côté sans-plomb, et on ne sait pas quand on va pouvoir remplir les pompes".  Idem à La Rocade d'Ajaccio où la station ignore quand le réapprovisionnement aura lieu. 

Le mouvement nationaliste corse Core in Fronte ('Le Cœur en avant') a fait part de son soutien au mouvement des agriculteurs sur les réseaux sociaux.

De leurs côtés, la plupart des automobilistes étaient solidaires du mouvement des agriculteurs même si plusieurs regrettaient "d'être pris en otage" alors qu'ils n'y étaient "pour rien".

Depuis plusieurs jours déjà, barrages filtrants, blocage de dépôts pétroliers et raffinerie sont bloqués. Mécontents des annonces du gouvernement, professionnels du BTP, pêcheurs, agriculteurs, transporteurs ou taxis ont mené de nouvelles actions dans tout le pays pour protester contre le prix des carburants. Les blocages des dépôts devraient se poursuivre cette semaine en Corse et partout ailleurs en France.

Invité lundi soir sur TF1, pour venir soutenir le candidat Macron, le Premier ministre Jean Castex a estimé dans la perspective de l'après-présidentielle et à propos de la crise du carburant, "que quel qu'il soit, le pouvoir en place puisse avoir le choix de continuer à agir". 

Le chef du gouvernement a évoqué un dispositif "plus intensif pour deux catégories de nos concitoyens : ceux qui roulent beaucoup pour travailler où là, il faudrait aller sans doute au-delà des 15 centimes" et une "deuxième clé d'entrée" pour "ceux de nos concitoyens dont le pouvoir d'achat, dont les revenus sont bas, autrement dit un dispositif plus ciblé pour ceux qui ne gagnent pas beaucoup et pour ceux qui roulent beaucoup".

Interview de Jean Castex au JT de TF1Source : TF1 Info

Tandis que le prix des carburants routiers vendus dans les stations-services françaises ont reculé sous les 2 euros en moyenne la semaine dernière, pour la première fois depuis le début de l'année, selon des chiffres officiels publiés lundi, les professionnels réclament toujours une baisse du prix du gazole et du GNR (gazole non routier).

En hausse constante ces derniers mois, le prix de ces carburants s'était envolé après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.


Aurélie SARROT

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