"Flash Avocat" : l’appli qui permet de faire sauter les PV va-t-elle tenir ses promesses ?

par Sibylle LAURENT
Publié le 30 octobre 2015 à 13h32
"Flash Avocat" : l’appli qui permet de faire sauter les PV va-t-elle tenir ses promesses ?

ILS METTENT LES PIEDS DANS LE PLAT - Deux jeunes avocats viennent de lancer Flash Avocat, qui permet sur le papier, en quelques clics, de contester les PV. Comment ça marche ? Quel est l’intérêt ? Metronews vous explique.

Un clic (ou presque), et vous faites sauter votre PV. N'est-ce pas le rêve de tout automobiliste s'étant vu infliger une amende ? C’est ce que promet Flash Avocat, une application pour téléphone lancée cet été par deux jeunes avocats parisiens. "Vous avez une contravention ? Vous prenez une photo, nous l’envoyez, on regarde si on peut contester", explique Allan Schinazi, élève avocat et cofondateur de l’appli avec Yohan Dehan. Et paf, le PV saute. 

Enfin, dans les faits, c’est un peu plus complexe. L’ appli permet surtout la mise en relation rapide avec ces deux avocats, qui, sur la base de la photo, vont traquer les vices de forme et fournir un devis, disant si oui ou non, cela vaut le coup d’entamer des démarches en justice pour contester le PV. La consultation est gratuite. "On ne va pas faire miroiter le fait qu’on peut faire annuler la contravention", prévient Allan Schinazi. "On dit à quoi le client s’expose, ce qu’il gagne, ou pas, à attaquer. Il est ensuite toujours libre de passer ensuite par nos services ou d’aller voir un autre cabinet."

"On est bien passé du Minitel à l'ordi !"

Les deux hommes disent vouloir "révolutionner" le marché. "On veut démocratiser les démarches, simplifier l’accès au client, à des prix qui sont les mêmes pour tous", indique Allan. "On ne commence pas à faire payer dès que le client a franchi la porte et s’est assis sur le siège." Comme il s’agit d’un contentieux de masse - 25 millions de PV dressés chaque année -, Allan et Yohan comptent sur le volume des affaires traitées pour pratiquer des tarifs abordables. "Au lieu d’avoir un avocat qui se déplace au tribunal pour un client, il se déplacera pour 50 clients. Ca permet de faire payer moins cher, forcément." En gros, il en coûtera 20 euros pour un stationnement gênant pouvant justifier l'intervention de la fourrière et 85 euros pour toutes les autres infractions. Les frais de représentations au tribunal, par contre, ne sont pas pris en compte.

Les deux collègues ne sont pas des novices en matière de conseils juridiques en ligne. En 2011, ils avaient lancé StopPV.com, qui proposait des contestations "clé en main" de contravention. La société avait été contestée en justice par des avocats spécialisés dans la défense des automobilistes, au motif qu’elle entretenait une ambiguïté sur son statut en se présentant comme "cabinet juridique". La cour d’appel avait finalement déclaré en 2013 irrecevable les parties poursuivantes . Mais Stop PV avait fermé. "Ça marchait très bien", explique Allan. "Mais on l’a fait de façon assez spontanée, et c’était compliqué de gérer ce type de société sans avoir la qualité d’avocat. On pouvait se faire taxer d’exercice illégal." Aujourd’hui, tous deux ont passé l'examen du barreau. Mais les querelles avec les confrères ne semblent pas calmées.

Dans un droit de réponse publié jeudi sur le site du Point.fr, le cabinet Dufour, qui pratique le droit routier, se fait un plaisir de démonter l’appli Flash Avocat : "Celle-ci ne sert nullement à faire annuler des PV mais simplement à communiquer une capture-écran d'un avis de contravention", écrit Sébastien Dufour, avocat.  "Cela n'a donc rien d'innovant puisque nos clients utilisent depuis longtemps l'appareil photo de leur téléphone pour nous transférer des fichiers, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un gadget marketing." Mais ces attaques ne démontent pas Allan Schinazi, qui y voit une querelle de "rageux": "Ils sont énervés de n'avoir pas eu l'idée plus tôt. Aux débuts de Facebook, on disait aussi que ça n’avait rien de nouveau car les réseaux sociaux existaient déjà. Sauf que Facebook a révolutionné la communication." Pour lui, "il y a de la place pour tout le monde, c’est nouveau, ça bouscule. Mais il faut s'y mettre, on est bien passé du Minitel à l’ordi !"

> Aller sur flash-avocat.fr

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