Flat tax, ISF, CSG... Les réformes sociales et fiscales de 2018 ont bénéficié aux 10% les plus riches

Publié le 20 novembre 2019 à 16h53
Flat tax, ISF, CSG... Les réformes sociales et fiscales de 2018 ont bénéficié aux 10% les plus riches
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NIVEAU DE VIE - Une étude Insee parue mardi 19 novembre confirme que ce sont bien les ménages les plus aisés ont le plus bénéficié des réformes sociales et fiscales mises en place par le gouvernement .

Les opposants d'Emmanuel Macron le scandaient depuis longtemps, c'est désormais validé par l'Insee, l'institut national de la statistique. Les réformes sociales et fiscales engagées par Emmanuel Macron et le gouvernement en 2018 ont principalement bénéficié aux ménages les plus favorisés, les 10% tout en haut de la pyramide des revenus.

Le niveau de vie des plus aisés à augmenté de 1,2%

Il est à noter que les récentes réformes du gouvernement ont tout de même bénéficié à tous les ménages. Dans son "portrait social" de la France, l'Insee estime ainsi que par rapport à une situation où elles n’auraient pas été mises en œuvre, les nouvelles mesures augmentent le niveau de vie de l’ensemble de la population de 0,8 % sur l'année 2018. Mais, dans le détail, les plus riches s'en sont vu les plus avantagés.

Pour 90% des Français, le niveau de vie a ainsi augmenté dans une fourchette située entre 0,4 et 0,9% en 2018. Pour les 10% les plus modestes, le niveau de vie n'a progressé que de 0,5. Mais pour les 10% les plus aisés a augmenté de 1,2%. Cela représente près de 800 euros en moyenne de plus par an pour ces derniers, quand le reste de la population n'a obtenu que 130 à 230 euros.

Les réformes prises en compte concernent les prélèvements directs (cotisations et contributions sociales, impôt sur le revenu, impôt sur le patrimoine, taxe d’habitation), les principales prestations monétaires (prestations familiales, allocations logement, prime d’activité, minima sociaux) et certaines aides sociales dédiées à des dépenses spécifiques (tarifs sociaux de l’énergie devenus chèque énergie), liste l'Insee. 

Les plus modestes pénalisés par le gel des aides au logement

Si "les ménages les plus modestes bénéficient de mesures sur les minima sociaux, de la prime d'activité et de la mise en place du chèque énergie", ils ont été pénalisés par le gel du barème des aides au logement, qui a engendré une perte de 50 euros, détaille l'institut. La hausse des taxes sur le tabac et les produits pétroliers, dont les carburants, a surtout affecté les personnes les plus modestes et vivant en zones rurales et périurbaines, note l'Insee.

La revalorisation de l'allocation de solidarité aux personnes âgées a généré un gain moyen de 270 euros en année pleine pour le revenu disponible des ménages concernés. Tandis que les personnes au niveau de vie intermédiaire ont surtout bénéficié de la baisse de 30% de la taxe d'habitation, qui a engendré un gain de 170 euros pour les ménages concernés. Mais aussi de la bascule des cotisations sociales vers la CSG, qui a entraîné un supplément de revenu de 80 euros en moyenne, bien que ce chiffre global cache un fort impact négatif pour les retraités, avec une perte moyenne de 260 euros. Et que cette bascule des cotisations vers la CSG n'a pas encore donné 

Les plus aisés ont surtout profité de la réforme de l'ISF

A l'opposé de l'échelle sociale, les plus aisés ont profité du remplacement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) et de l'instauration du prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du patrimoine, la fameuse flat-tax. En conséquence, 350 000 ménages touchés par la réforme de l'ISF ont vu leurs revenus augmenter de près de 10 000 euros.

La réforme du prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% sur les revenus du capital, également appelé flat-tax, a elle bénéficié à plus de 8,8 millions de ménages. A ce propos, l'Insee confirme que les plus gros gains sont "concentrés parmi les 5% de personnes les plus aisées".


La rédaction de TF1info

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