FISCALITÉ - En 2019, l'Etat a récolté près de 12 milliards d'euros dans la lutte contre la fraude fiscale, un record. Pour arriver à ce niveau de saisie, l'administration fiscale s'appuie sur de nombreuses données, dont les fichiers bancaires ou encore les réseaux sociaux.
Ce jeudi, après des informations révélées par Les Echos, le ministre de l'Action et des Comptes Publics Gérald Darmanin s'est félicité de la somme "record" saisie par l'Etat dans la lutte contre la fraude fiscale en 2019, soit 11,3 milliards d'euros. Une somme en hausse de 50% par rapport à l’an dernier et qui représente près de 2 milliards de plus qu’en 2015, année du précédent record.
Pour lutter contre la fraude fiscale, l’exécutif emploie pas moins de 26 fonctionnaires pour éplucher et analyser des milliers de déclarations fiscales, aussi bien des entreprises que des particuliers. Leur mission est de s'assurer que les informations communiquées lors des déclarations correspondent au train de vie du déclarant.
Les données bancaires et les réseaux sociaux scrutés
Pour cela, des grands moyens sont mis à disposition de ces 26 fonctionnaires, à savoir les fichiers et données bancaires, le patrimoine immobilier ou encore les réseaux sociaux, où les moindres photos postées sont scrutées. Responsable du service data mining de la direction générale des Finances publiques (DGFIP) et interrogé par TF1 dans le reportage en tête de cet article, Philippe Schall indique que ces moyens conséquents permettent "de construire des profils types de personnes qui potentiellement ont plus de chance d'être des fraudeurs que d'autres personnes".
Des analyses informatiques qui permettent aujourd'hui de mieux cibler les enquêtes de terrain, comme l'indique Frédéric Iannucci, chef du service contrôle fiscal à la DGFIP. "Quand vous allez presque à coup sûr vérifier une personne, cela évite d'aller au hasard pour essayer de trouver quelque chose de douteux. Cela permet d'être plus efficace" indique-t-il. Pour Philippe Bruneau, président du Cercle des Fiscalistes, plus rien n'échappe à l'administration fiscale : "Nous sommes passés d'un traitement ciblé d'un contribuable ou il y a des doutes à une surveillance générale de la population."
Opérationnelle depuis deux ans, cette cellule a permis de récupérer 785 millions d'euros l'année dernière. En août prochain, Bercy va encore étendre ses pouvoirs d'enquête. Le fisc aura ainsi accès à de nouveaux fichiers, notamment ceux des sites marchands en ligne.
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