Gard : le "méga-feu" des Cévennes sous contrôle, mais toujours sous haute surveillance

A.B.
Publié le 9 juillet 2022 à 10h12, mis à jour le 9 juillet 2022 à 12h55

Source : JT 13h Semaine

Près de 550 pompiers sont toujours mobilisés samedi pour surveiller l'important incendie qui s'est déclaré, jeudi, dans les Cévennes.
Le feu a ravagé 650 hectares.
S'il est désormais contrôlé, il est toujours sous haute surveillance.

Si les dégâts ont été limités, les pompiers restent en alerte dans le nord du Gard. L'incendie qui a ravagé 650 hectares dans les Cévennes, depuis jeudi, est en effet sous contrôle, mais reste sous haute surveillance ce samedi. 550 soldats du feu sont ainsi toujours mobilisés après avoir dû traiter "deux réveils de lisières" durant la nuit.

"À ce stade, le feu est fixé. Cela veut dire qu'on considère qu'il ne peut plus progresser. On a donc dépassé la phase critique", a annoncé samedi lors d'un point presse le lieutenant-colonel Eric Agrinier, chargé de communication des pompiers du Gard. "Mais pour l'instant, on maintient le dispositif. Nous devons poursuivre le travail de traitement de plusieurs kilomètres de lisières, mètre après mètre, en profondeur, et continuer un travail de surveillance, pour éviter tout risque de reprise", a ajouté l'officier en évoquant une météo à risque.

Le risque d'incendies est particulièrement élevé dans le Gard depuis plusieurs semaines, alors que l'Hexagone est touché par une importante sécheresse. Le département a recensé près de 30 départs de feu lors de la seule journée de vendredi. Au-delà de l'incendie de Bordezac, un autre feu également déclenché jeudi a, par exemple, ravagé 230 hectares vers la commune de Générac, dans le sud du département. Cette même commune avait été touchée par un grave incendie en août 2019, qui avait brûlé 800 hectares et provoqué la mort du pilote d'un avion bombardier d'eau dans un accident.

La règle des "trois trente"

Évoquant la règle des "trois trente" cruciale pour qualifier la dangerosité d'un incendie, le colonel Agrinier a ainsi souligné que pour ce feu de Bessèges et Bordezac, dans le nord du Gard, "le vent est à plus de 30 km/h, la température à plus de 30 degrés et le pourcentage d'humidité dans l'air particulièrement faible, jusqu'à 13% dans l'après-midi sur la zone", pour une hydrométrie qu'on considère préoccupante sous les 30%. 

Au total, ce sont 520 pompiers et 150 véhicules qui sont maintenus "pour la journée et probablement une partie de la nuit" sur la zone de ce "méga-feu", selon le terme employé par les secours mobilisés sur le site. Parti du hameau de Bordezac vers 17h00 jeudi, ce sinistre a mobilisé jusqu'à 950 hommes, mais n'a fait aucune victime.

Les pompiers disposent toujours sur place d'un soutien aérien, pour notamment "traiter les points chauds inaccessibles avec des frappes chirurgicales d'hélicoptères", a indiqué le lieutenant-colonel Agrinier. "Nous étudions aussi actuellement la possibilité de transporter des tuyaux dans ces endroits inaccessibles, par hélicoptères, pour ensuite traiter au plus prés les lisères avec des hommes sur le terrain", a-t-il ajouté.

"Cocktail explosif"

Le sud de la France est en alerte jusqu'à dimanche pour les risques d'incendie. Plus globalement, les pompiers redoutent d'importants incendies en ce mois de juillet et pour ce début de vacances scolaires. La sécheresse alliée aux fortes chaleurs représente un risque particulièrement important, alors que les grands départs pour les congés estivaux augmente le risque de départ de feux. 

Comme le détaillait, cette semaine, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, Grégory Allione : "On sait que 90% des départs de feux sont déclenchés par l’être humain et que 70% sont liés à des accidents, ou en tout cas à des imprudences (...) Au plus on concentre de personnes au même endroit, au plus on a des risques. La sécheresse, avec les départs en vacances sur les axes à grande fréquentation, représentent un cocktail explosif".

La direction générale de la sécurité civile recommande ainsi une grande prudence jusqu'à dimanche sur toute "la zone méditerranéenne", "en raison d'un très fort danger d'incendies". Cette année, les plus gros feux en France ont touché le camp militaire de Canjuers (Var) fin juin, avec 1800 hectares brûlés, et les Pyrénées-Orientales, également fin juin, avec 1250 hectares partis en fumée.


A.B.

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