"J'ai mal réagi" : sur Facebook, Christophe Dettinger, "le boxeur de CRS", s'explique

Publié le 7 janvier 2019 à 14h20, mis à jour le 7 janvier 2019 à 15h07

Source : Sujet JT LCI

RÉACTION - Dans une vidéo postée sur Facebook, Christophe Dettinger, le "boxeur de CRS" explique les raisons qui l'ont amené à s'en prendre aux forces de l'ordre et reconnaît avoir "mal agi".

Son acte a été condamné de toutes parts. Samedi 5 janvier pour cet énième acte du mouvement des "Gilets jaunes", des heurts ont éclaté entre manifestants et force de l'ordre sur une passerelle reliant les deux rives de la Seine, à hauteur du jardin des Tuileries. Sur différentes images, on voit un homme vêtu d'un manteau noir et avec un bonnet sur la tête, rouer un gendarmes de coups. Sur une autre vidéo, il boxe un gendarme qui recule en essuyant une pluie de coups de poings, derrière son bouclier. Les deux gendarmes, qui ont porté plainte, se sont vus prescrire 15 jours d'ITT et 2 jours d'ITT. 

Leur agresseur, à l'allure et aux attitudes de boxeur a été très rapidement identifié : il s'agit de Christophe Dettinger, un ancien champion de France catégorie lourd-léger, originaire de la région parisienne. Une perquisition avait visé son domicile à proximité de Massy, dimanche matin mais l'homme était absent lors de l'arrivée des fonctionnaires, un membre de sa famille avait indiqué qu'il se rendrait à la police lundi, a précisé une source proche du dossier à l'AFP. Ce qu'il a fait, ce lundi. Il a été placé en garde à vue. 

Mais quelques heures avant de se rendre de lui-même dans un commissariat, Christophe Dettinger avait enregistré une vidéo, postée en fin de matinée sur Facebook. Une courte vidéo, diffusée sur le compte d'une personne se présentant comme sa belle-soeur et dans laquelle il explique avoir "mal réagi" tout en encourageant les "Gilets jaunes" à continuer "pacifiquement" le mouvement. 

"J'ai participé aux huit actes (...) J'ai fait toutes les manifestations du samedi, sur Paris. J'ai vu la répression, j'ai vu la police nous gazer, j'ai vu la police faire mal à des gens avec des flashballs, j'ai vu des gens blessés, des retraités se faire gazer, j'ai vu pleins de trucs", dit le fonctionnaire territorial. 

Puis, ce père de famille de trois enfants a expliqué pourquoi, il avait tenu à être présent lors de ces événements. "Je manifeste pour tous les retraités, le futur de mes enfants, les femmes célibataires (...) Je suis un gilet jaune. J'ai la colère du peuple en moi. Je vois tous les présidents, tous les ministres, tout l'Etat, se gaver (...) Ils sont même pas capables de montrer l'exemple. Ils se gavent sur notre dos, c'est toujours nous les petits qui payons. Quand j'entends 'Les gueux', quand j'entends les 'sans dents', je me sens concerné. Parce que je suis français, je suis fier d'être français. Je ne suis ni d'extrême gauche, ni d'extrême droite. Je suis un citoyen lambda. J'aime mon pays, j'aime ma patrie, j'aime tout", se justifie l'ancien boxeur. 

J'ai voulu avancer sur les CRS, je me suis fait gazer avec ma femme et mes amis. A un moment, la colère est montée en moi et oui j'ai mal réagi
Christophe Dettinger, dans une vidéo Facebook

"Maintenant c'est sûr qu'à force de se faire taper, je me suis fait gazer, le dernier jour. J'ai voulu avancer sur les CRS, je me suis fait gazer avec ma femme et mes amis. A un moment, la colère est montée en moi et oui j'ai mal réagi. Oui, j'ai mal réagi mais je me suis défendu et voilà ... Je voulais vous dire ça. Demain matin, je me rends en garde à vue, si on m'a pas choppé avant, j'espère pas. Peuple français, gilets jaunes, je suis de tout coeur avec vous, il faut continuer pacifiquement mais continuer le combat, s'il vous plait", conclut-il.  

En garde à vue depuis lundi matin, il risque jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende si plusieurs circonstances aggravantes venaient à être retenues. 


La rédaction de TF1info

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