Gilets jaunes : quel bilan pour le nouveau dispositif de sécurité ?

Publié le 23 mars 2019 à 22h17, mis à jour le 24 mars 2019 à 9h23
Gilets jaunes : quel bilan pour le nouveau dispositif de sécurité ?
Source : GEORGES GOBET / AFP

ORDRE PUBLIC - Annoncée durant la semaine, la nouvelle stratégie de maintien de l'ordre du gouvernement a-t-elle porté ses fruits ? Les manifestants étaient en tout cas plus nombreux que lors de la semaine précédente.

Zones interdites aux manifestations, contrôles préventifs, déploiement d'unités "anti-casseurs", annonce de renforts de la mission Sentinelle... Le gouvernement avait multiplié les annonces cette semaine, en amont des rassemblements de Gilets jaunes de ce samedi. Des "consignes de fermeté" données pour éviter la répétition des scènes de violences du précédent samedi, marqué par de nombreuses destructions sur les Champs-Élysées.

Davantage de manifestants, moins de destructions

À l'issue de ce dix-neuvième samedi de mobilisation, le nombre de manifestants est en tout cas en hausse par rapport à l'acte 18, avec 40.500 manifestants, dont 5.000 à Paris, contre 32.200 le 16 mars, selon le ministère de l'Intérieur. Selon la page Facebook "Le nombre jaune", qui additionne les décomptes des organisateurs, 127.212 Gilets jaunes ont manifesté.

Selon Christophe Castaner, le calme relatif de ce samedi de manifestations par rapport au précédent est à mettre au crédit de la nouvelle stratégie de maintien de l'ordre. "Aujourd'hui, l'ordre républicain a été maintenu", s'est félicité le ministre, qui a relevé que 233 interpellations avaient eu lieu dans toute la France, ainsi que 172 placements en garde à vue et 107 verbalisations pour des personnes ayant tenté de prendre part à des rassemblements interdits. "Les bonnes consignes ont été appliquées et les résultats sont là : toutes les manifestations déclarées, à Paris comme en région, ont pu se dérouler globalement dans le calme" et les "tentatives de violences et de pillage ont pu être prévenues, empêchées, stoppées", a-t-il affirmé.

Des échauffourées dans plusieurs villes, "sans heurts notables"

À la différence du 16 mars, un large périmètre a été interdit aux manifestations à Paris, comprenant notamment les Champs-Élysées. Le cortège des Gilets jaunes, qui a défilé de la place Denfert-Rochereau, au sud de la capitale, jusqu'à la basilique du Sacré-Cœur, au nord, n'a pas cherché à pénétrer ce périmètre. Rien que dans la capitale, 8.545 contrôles préventifs ont été réalisés", 96 personnes ont été interpellées et 53 verbalisées. Si la dispersion du cortège a donné lieu à des scènes de tensions à Paris, c'est dans d'autres villes de France que des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu. 

À Toulouse, la place du Capitole avait aussi été fermée aux manifestants, mais quelques milliers de Gilets jaunes ont manifesté en début d'après-midi dans le centre-ville, et les forces de l'ordre ont fini par charger pour les disperser aux abords de la zone interdite. Des échauffourées ont également eu lieu à Montpellier, Bordeaux, La Rochelle, Nantes ou Lyon. 

Une septuagénaire blessée à Nice dans une charge policière

À Nice, où un arrêté d'interdiction de manifestation avait été pris, une manifestante a été grièvement blessée après une charge policière. Âgée de 72 ans et membre de l'association altermondialiste Attac, elle est tombée au moment où les forces de l'ordre ont chargé, comme le montrent les images de France 3. "Elle souffre de plusieurs fractures au crâne, au rocher (oreille interne) et des hématomes sous-duraux", a indiqué sa fille à l'AFP. "Elle doit rester encore 48 heures sous surveillance. Elle est consciente, sous perfusion de morphine, car elle a de violents maux de tête", a-t-elle ajouté. Dimanche sur LCI, l'avocat de la famille, Arié Alimi a indiqué qu'une plainte allait être déposée visant le préfet. 

Video - Arie Alimi annonce que la famille de la manifestante niçoise porte plainteSource : Sujet TF1 Info

Christophe Castaner a jugé que  les manifestations autorisées se sont déroulées sans heurts notables et estime que c'est "une preuve nouvelle que le problème n'est pas la manifestation mais bien les émeutiers et leurs complices". Il a également eu "une pensée particulière" pour un policier victime qu'un grave malaise cardiaque place de la République à Paris et pour la "manifestante blessée ce matin à Nice".


La rédaction de TF1info

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