VIOLENCES URBAINES - Ce samedi, des heurts ont émaillé plusieurs manifestations des Gilets jaunes en régions. Notamment à Toulouse et à Bordeaux, théâtres de scènes très violentes. On fait le point.
Ce samedi, les manifestations des Gilets jaunes ont été moins violentes que lors de l'acte III, encadrées d'une main de fer par les forces de l'ordre. Pour autant, des scènes de guérilla urbaine ont bel et bien eu lieu. Focus sur les violences survenues en province :
Toulouse
A Toulouse, la mobilisation des Gilets jaunes a été marquée par de violents débordements. Alors qu’elles avaient été repoussées hors du centre-ville, des centaines de personnes ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre. En parallèle, des casseurs ont érigé des barricades qu'ils ont incendiées dans plusieurs quartiers de la ville rose. D’après la préfecture de Haute-Garonne, 38 personnes ont été interpellées pour violences contre des policiers et possession de bombes incendiaires, de couteaux, de marteaux et de liquides inflammables. 12 personnes dont 4 policiers ont été blessées.
Interrogé par l’AFP, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc raconte s’être "infiltré, un peu camouflé" parmi les protestataires dans le quartier de Saint-Cyprien, où il a été "effrayé par cette violence absolue. "J'ai vu pour la première fois l'extrême gauche et l'extrême droite main dans la main, côte à côte", regrette-t-il. De son côté, le préfet Etienne Guyot a condamné "avec la plus grande fermeté" les "exactions inacceptables" perpétrées par "plusieurs centaines de casseurs", déplorant "les vitrines cassées, le mobilier urbain dégradé, les chantiers pillés".
Situation très chaotique à #Toulouse . Exemple, sur l’avenue Étienne Billières (quartier Saint-Cyprien), les agences bancaires, d’assurances, immobilières, cabinets notaires ont les vitrines evantrées. Pillages salon de coiffure, bureau de tabac. Les affrontements tjrs en cours. pic.twitter.com/xgJBBsQ4vC — Kevin Figuier (@Keu20Figuier) 8 décembre 2018
Bordeaux
Barricades enflammées, jets de pavés, pillages… A Bordeaux, la situation a également été très tendue en ce jour de mobilisation. Alors que plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées pacifiquement, la manifestation a dégénéré aux abords de l’hôtel de ville. De multiples feux ont été allumés sur la voie publique, tandis que des banques et un Apple Store ont été saccagés par des casseurs. Selon Sud-Ouest, un manifestant s’est grièvement blessé à la main alors qu’il tentait de récupérer une grenade envoyée par les forces de l’ordre.
Le cortège des "gilets jaunes", qui a rassemblé pacifiquement plusieurs milliers de personnes à Bordeaux, a dégénéré en fin de parcours sur la place face à l’Hôtel de Ville, où au moins une personne a été grièvement blessée lors de heurts avec la police 📷 @nicotucat #AFP pic.twitter.com/9rFfY3jK2C — Agence France-Presse (@afpfr) 8 décembre 2018
"Un grand nombre de casseurs étaient porteurs d'armes par destination (pavés, boules de pétanques, fumigènes, fusées de détresse...) ", détaille le préfet de Nouvelle Aquitaine, Didier Lallement. Selon cette même source, "26 blessés ont été pris en charges par les services de secours". Les autorités ont quant à elles "procédé à 44 interpellations".
#8décembre De violents affrontements ont eu lieu lors de la manifestation non déclarée dans le cadre du mvt #giletsjaunes en fin d'après-midi dans le centre de #Bordeaux . Le préfet Didier LALLEMENT tient à ré-affirmer son soutien aux forces de l’ordre et aux services de secours. pic.twitter.com/5dEAMqIout — Préfet de Nouvelle-Aquitaine, préfet de la Gironde (@PrefAquitaine33) 8 décembre 2018
Saint-Etienne
A Saint-Etienne, la journée a été émaillée de vifs affrontements en marge de la manifestation des Gilets jaunes. Pacifique, la manifestation a dégénéré lorsque des casseurs se sont intégrés au cortège. Comme à Toulouse et à Bordeaux, de violents heurts ont éclaté, entre incendies sur la voie publique, pillages et rixes entre casseurs et forces de l’ordre. A noter que certains manifestants ont formé un barrage humain devant une bijouterie pour empêcher les casseurs d’y accéder. Selon le procureur de la République, 42 personnes ont été placées en garde à vue.
Scène de pillage rue Georges Teissier, près de l’hôtel de ville de #SaintEtienne . La manifestation des #GILETSJAUNES dégénère complètement pic.twitter.com/NgIjZTpJlM — France Bleu Saint-Étienne Loire (@bleustetienne) 8 décembre 2018
"Le gouvernement et le ministère de l’Intérieur ont fait le choix de protéger Paris et certaines autres villes comme Lyon, a fustigé le maire, Gaël Perdriau, interrogé par BFMTV. D’autres villes comme Saint-Etienne, ont fait avec ce que le ministre de l’Intérieur a bien voulu leur laisser. Or, je considère que le devoir de l’Etat c’est d’assurer la sécurité des personnes et des biens partout sans exception et sans préférence".
Marseille
La cité phocéenne n'a pas non plus été épargnée par les violences urbaines. Notamment aux abords du Vieux-Port et de la Canebière où la boutique de l'Olympique de Marseille a été saccagée et pillée par des casseurs. La manifestation a dégénéré en début d'après-midi quand des individus ont commencé à jeter des projectiles sur les autorités. Comme dans les villes précédemment citées, des feux ont également été allumés sur la chaussée. "46 personnes, dont 42 à Marseille", ont été interpellées dans les Bouches-du-Rhône, a indiqué la préfecture de police à l'AFP. Parmi eux, 30 personnes ont été placées en garde à vue. De leur côté, les marins-pompiers ont affirmé avoir secouru 7 personnes blessées.