Grève contre la réforme des retraites : concession du gouvernement aux danseurs de l'Opéra de Paris

Publié le 29 décembre 2019 à 7h44

Source : JT 20h WE

Les danseurs et danseuses de l'Opéra de Paris se sont vus proposer la fameuse "clause du grand-père". Seuls ceux recrutés après 2022 seront concernés par la réforme des retraites. Les danseurs n'en veulent pas.

Le gouvernement a proposé aux danseurs de Opéra de Paris, en grève contre le projet de réforme des retraites, que le nouveau texte entre en vigueur seulement pour les danseurs recrutés à partir de 2022, selon un document consulté par l'AFP.

"La réforme entrera en vigueur pour les danseurs recrutés après le 1er janvier 2022, tandis que les règles actuelles seront maintenues pour les danseurs recrutés avant cette date", écrivent le ministre de la Culture Franck Riester et le secrétaire d’État chargé des retraites Laurent Pietraszewski dans un courrier du 23 décembre adressé au directeur général de l'Opéra de Paris Stéphane Lissner, révélé par Les Echos.

Les danseurs n'en veulent pas

Dans un texte publié le lendemain et partagé sur Facebook par plusieurs danseurs de l'Opéra, ces derniers opposent une fin de non-recevoir au gouvernement. 

"Il nous est proposé d'échapper personnellement aux mesures, pour ne les voir appliquées qu'aux prochaines générations. Mais nous ne sommes qu'un petit maillon dans une chaîne vieille de 350 ans. Cette chaîne doit se prolonger loin dans le futur: nous ne pouvons pas être la génération qui aura sacrifié les suivantes", disent-ils.

Les danseurs de l'Opéra de Paris (Garnier et Bastille) partent actuellement à la retraite à 42 ans compte tenu de la "pénibilité" de leur métier, des risques de blessure et du fait que la majorité des danseurs peut difficilement continuer à danser les grands ballets au-delà de cet âge avec le même niveau d'excellence.

L'Opéra et la Comédie-Française sont les seules institutions culturelles concernées par la réforme du gouvernement. Le régime spécial de l'Opéra date de 1698, sous Louis XIV.

La grève qui touche l'Opéra a entraîné l'annulation de plusieurs spectacles et des pertes s'élevant à 8 millions d'euros, selon les chiffres communiqués par l'institution au début de la semaine.  A quelques heures de Noël le 24 décembre, des danseuses du corps de ballet de l'Opéra avaient exécuté des tableaux du Lac des cygnes sur le parvis de Garnier, accompagnées de l'orchestre symphonique, pour dénoncer une réforme qui selon elles "met en danger" leur métier. 

Dans le courrier à leur directeur, le gouvernement propose par ailleurs d'élaborer "un dispositif de reconversion professionnelle" pour les quelques danseurs (6 par an en moyenne sur les 5 dernières années) qui s'arrêteront chaque année. 

Dans ce courrier, ainsi que dans un autre envoyé à la Comédie française, le gouvernement invite les directeurs des deux institutions à mener avec lui des concertations pour la mise en oeuvre de la réforme, à partir du début de l'année prochaine jusqu'à l'automne 2020. Le fruit de ces travaux sera intégré dans les textes d'application de la loi. 


La rédaction de TF1info

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