Deux des trois incinérateurs de la région parisienne ont mis fin à leur grève contre la réforme des retraites.Sur le troisième, le site d'Ivry-sur-Seine, le plus grand d'Europe, des agents ont été réquisitionnés.Le taux de grévistes reste pourtant élevé chez les agents municipaux.
La grève des éboueurs à Paris, où 10.000 tonnes de déchets jonchent toujours les rues, a semblé aborder un tournant ce vendredi 24 mars, au 19e jour de grève. La raison ? La fin de la grève dans deux des trois usines d'incinération entourant la capitale, Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), comme l'a annoncé le Syctom, syndicat métropolitain qui gère les sites.
"Les usines sont débloquées" même si celle d'Issy a fait l'objet dans la matinée d'un "petit filtrage, objet de personnels extérieurs à l'usine", selon le Syctom. Pour le syndicat, c'est la "fin définitive" du mouvement sur ces deux sites, où les fours d'incinération "devraient rouvrir" samedi, les employés attendant "d'avoir assez de déchets en fosse". Ces fins de mouvement "vont nous permettre de revenir à un fonctionnement tout à fait normal", espère le Syctom.
Les grèves et blocages de ces points de sortie pour les déchets de la capitale ont contribué, avec la grève des éboueurs de la Ville de Paris, à l'amoncellement des déchets dans la capitale depuis près de trois semaines, au grand dam des habitants et commerçants.
Quant au troisième site, le plus important, à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, "la réquisition des salariés de l'exploitant" était "en cours" en milieu d'après-midi vendredi, a déclaré le Syctom à l'AFP, alors qu'une assemblée générale prévue à 14 heures devait décider de la suite du mouvement. Cette réquisition est "à la seule initiative de la préfecture de police", souligne le Syctom, qui a refusé depuis le début du mouvement de faire appel aux forces de l'ordre pour débloquer ses sites, préférant transférer les déchets vers des sites extérieurs.
En réaction, "les camarades font appel à toutes les forces qui peuvent venir les aider à bloquer l'incinérateur", a indiqué une source de la CGT Energie à l'AFP.
Des personnels mobilisés "tout le week-end"
Une fin de conflit se dessine aussi dans le XVe arrondissement de la capitale, où des agents du prestataire privé, Pizzorno Environnement, étaient également en grève depuis près d'un mois. La direction de l'entreprise a annoncé avoir signé vendredi "avec les représentants syndicaux de la CGT un protocole de sortie de grève", qui permet "la reprise du travail des personnels grévistes" et "la reprise complète de la collecte des déchets".
Cette reprise, conjuguée à la réouverture du site d'Issy tout proche et au renfort de "personnels complémentaires, et ce pendant tout le week-end", va permettre "de traiter les 1.000 tonnes de déchets résiduels et d'accélérer le retour progressif à la normale", s'est félicité dans un communiqué le maire LR du XVe, Philippe Goujon.
Peut-on pour autant parler d'une sortie de crise ? Interrogé sur le taux de grévistes parmi les agents municipaux, le premier adjoint Emmanuel Grégoire a affirmé vendredi matin, lors d'un point presse, qu'il était passé de 6% à 25% depuis le début des réquisitions, soulignant le "caractère improductif de ce type de mesures". Les réquisitions, ordonnées depuis une semaine par la préfecture de police, ont été décidées contre l'avis de la maire de Paris Anne Hidalgo, qui soutient le mouvement.
Toutefois, ce vendredi, "158 bennes sont sorties, soit 10% de plus qu'un vendredi normal", a indiqué l'édile.
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