Plusieurs secteurs ont vu leur taux de grévistes chuter ce mardi à la mi-journée, pour le 3e round de mobilisation contre la réforme des retraites.Une mobilisation clé pour les syndicats qui espèrent poursuivre le mouvement de contestation.Une nouvelle journée de manifestation est prévue pour samedi 11 février.
Alors que les cortèges de manifestants s'élancent progressivement en France, le mouvement de grève contre la réforme des retraites semble, lui, s'essouffler. Dans plusieurs secteurs, les taux de grévistes sont en baisse par rapport aux deux précédentes journées de mobilisation les 19 et 31 janvier derniers. Toutefois, les huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) entendent continuer à mettre la pression sur l'exécutif pour qu'il retire son texte, prévoyant notamment un report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Éducation : l'effet vacances
Les taux de grévistes sont en baisse dans l'éducation. Selon le ministère de l'Éducation nationale, 14,17% des personnels étaient en grève ce mardi, dont 14,60% dans le primaire et 13,75% dans le secondaire (collèges et lycées), avec les huit académies de la zone A déjà en vacances (Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers) et donc non prises en compte. Les syndicats enseignants, eux, n'ont pas donné à ce stade de chiffres de mobilisation, estimant difficile de "comparer des choses qui ne sont pas comparables", explique le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.
Le 31 janvier, le taux d'enseignants grévistes avait été de 25,92%, selon le ministère, bien en deçà des chiffres des syndicats, qui avaient comptabilisé au moins 50% de grévistes. Le taux le plus élevé pour les enseignants avait été enregistré le 19 janvier, lors de la première journée d'action, avec 42,35% dans le primaire et de 34,66% dans le secondaire, selon le ministère. À cette date, les syndicats avaient eux recensé jusqu'à 70% d'enseignants grévistes dans le primaire et 65% dans les collèges et lycées.
Transports : trafic perturbé, mobilisation en baisse
Dans les transports, le trafic est toujours très fortement perturbé à la SNCF, même si le mouvement de grève est en perte de vitesse par rapport aux deux précédentes journées de mobilisation. Selon une source syndicale à l'AFP, on compte 25% de grévistes ce 7 février contre 36% le 31 janvier et 46% le 19. Dans le détail, 57% des personnels sont en grève chez les conducteurs de trains, 33% chez les contrôleurs ou encore 25% chez les aiguilleurs, selon ces chiffres provisoires à la mi-journée. La direction de la SNCF ne communique jamais d'estimation.
Les syndicats de cheminots n'ont pas appelé à la grève pour samedi, premier jour des vacances pour la zone B (Aix-Marseille et un grand arc de la Bretagne à l'Alsace, sauf l'Île-de-France), mais la CGT Cheminots et SUD Rail veulent prolonger la grève mercredi.
Énergie : situation contrastée
C'est le secteur où la mobilisation est la plus forte depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites. Selon la CGT, de 75 à 100% des personnels des raffineries et des dépôts de carburant de TotalEnergie sont en grève ce mardi. La direction, de son côté, estime le taux de grévistes à plutôt 56% contre 55% le 31 janvier et 65% le 19. À noter que les expéditions de carburants sont bloquées, mais l'entreprise dit disposer de stocks dans les dépôts pour éviter des pénuries dans les stations-service.
Côté électricité, on compte 30,3% de grévistes parmi l'effectif global à la mi-journée chez EDF selon la direction, en nette baisse (40,3% le 31 janvier). La production électrique était réduite de 4120 MW en fin de matinée, l'équivalent de quatre réacteurs nucléaires débranchés, mais sans provoquer de coupures, selon le site internet du groupe. Le 31 janvier, elles avaient représenté au même moment quelque 3210 MW, toujours selon la direction. De son côté, la CGT en Loire-Atlantique a revendiqué une mise "en sobriété énergétique" d'une vingtaine de radars routiers du département.
"Des grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives"
D'autres secteurs participent également à la journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Du côté de l'usine Bel de Sablé-sur-Sarthe, qui produit notamment Kiri, Boursin et Cousteron, les lignes de production tournent au ralenti. Les syndicats, eux, appellent à une nouvelle journée de mobilisation pour samedi 11 février.
De son côté, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a appelé à des "grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives, et reconductibles", au départ de la manifestation à Paris. "Si le gouvernement persiste à ne pas écouter, forcément, il faudra monter d'un cran", a-t-il prévenu devant la presse, se montrant optimiste sur la participation à la troisième journée de grèves et de manifestation à l'appel des syndicats, avec des chiffres montrant "qu'on est au niveau du 19 si ce n'est plus". À ses côtés, Laurent Berger (CFDT) a jugé que ce serait "une folie démocratique de rester sourd" à la contestation de la réforme.
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