Grève SNCF : après les perturbations de Noël, le Nouvel an épargné

Grève SNCF à Noël : un mouvement atypique sans soutien des syndicats

Publié le 22 décembre 2022 à 14h16, mis à jour le 22 décembre 2022 à 14h21
JT Perso

Source : JT 13h Semaine

Le trafic des TGV sera très perturbé pour le week-end de Noël en raison d'une grève des chefs de bord.
À l'origine de ce mouvement, un collectif né sur les réseaux sociaux.
Les syndicats traditionnels, eux, ne le soutiennent pas, même si leurs préavis de grève sont déterminants.

Une grève sans appel à la grève. Voilà comment Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a qualifié ce jeudi matin le mouvement social qui touchera les lignes de TGV à l'occasion du week-end de Noël. Jusqu'à deux TGV sur cinq ne circuleront pas entre vendredi et dimanche, selon les prévisions de l'entreprise, en raison d'une grève menée par des chefs de bord.

Rassemblés autour d'un collectif né sur Facebook, loin du cadre syndical, ces salariés ne sont pas les représentants des organisations habituellement en première ligne au moment des blocages. Ces quelque 3500 membres du "collectif national ASCT" échappent aux syndicats - ils rejettent toute accointance -, même si le lien entre eux est établi. Ensemble, ils ont discuté avec la direction au cours des dernières semaines. Et c'est par l'intermédiaire des préavis de grève déposés par les syndicats (sauf l'Unsa-Ferroviaire qui l'a retiré) que ces chefs de bord portent leurs revendications, condition sine qua non pour arrêter le travail pour ces raisons.

Une "grève multi-individuelle", selon Olivier Véran

Toutefois, aucune organisation syndicale n'a appelé à se joindre au mouvement. Surtout, elles ne le soutiennent pas. "Il n'y a pas, dans cette période, un contexte particulier qui justifierait de pointer le week-end de Noël. Cela ne se justifie pas d'aller supprimer des trains dans cette période. La CFDT n'est pas d'accord avec cette grève", a martelé ce jeudi matin Laurent Berger, secrétaire général du syndicat, au micro de BFMTV. La CGT-Cheminots et SUD-Rail n'ont pas non plus appelé les salariés à se mettre en grève ce week-end.

"C'est une grève 'multi-individuelle' couverte par un préavis déposé par des centrales qui, elles-mêmes, n'appellent pas à la grève", a résumé ce jeudi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, à l'issue du Conseil des ministres. "Il n'y a aucun appel à la grève d'aucun syndicat. C'est une grève sans appel à la grève. Je n'arrive pas à comprendre, il n'y a pas d'agression sociale", pestait plus tôt dans la matinée sur RTL Jean-Pierre Farandou, qui rencontrera les organisations syndicales ce vendredi.

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Outre la volonté de sauver le week-end de Noël, et désormais surtout celui du Nouvel an, le gouvernement envisage également des solutions pour éviter une contagion des mouvements sociaux en dehors du cadre syndical. "Face à une situation qui est nouvelle, il nous faut avoir des modalités de réflexion qui sont nouvelles, car nous faisons face à quelque chose qui n'existait pas dans notre pays", a affirmé Olivier Véran. L'exécutif réfléchit au moyen "d'assurer la continuité des services publics en toutes circonstances". Surtout lorsque les syndicats ne s'y mêlent pas.


Idèr NABILI

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