Covoiturage, location de voitures... Comment les usagers anticipent l'absence de "trêve de Noël"

par Amandine REBOURG Amandine Rebourg
Publié le 13 décembre 2019 à 14h12
Covoiturage, location de voitures... Comment les usagers anticipent l'absence de "trêve de Noël"

Source : Sipa/Gile Michel

ALTERNATIVES - Avec l'annonce de la poursuite de la grève durant les périodes de Noël, les entreprises proposant des solutions alternatives aux trains enregistrent une très forte demande ces derniers jours. Et les Français se montrent plutôt solidaires, jusqu'à maintenant.

Alors que la situation s'améliore de façon notable sur le front des transports, la CGT en grève a annoncé qu'il n'y aurait pas de trêve à Noël, obligeant ainsi les usagers souhaitant voyager pour passer les fêtes en famille à se tourner vers des solutions alternatives. Et il se pourrait bien que les entreprises d'autopartage et de locations de voitures soient les grandes gagnantes de cette grève contre la réforme des retraites. 

Des Franciliens plus prévoyants que l'année dernière

Chez Getaround, par exemple, plateforme de location de voitures entre particuliers, on a enregistré "de très forts pics de demande", depuis le début de la grève. "Nous nous attendions à un pic de +30% mais il s'avère que depuis le 5 décembre, cette hausse se situe plus aux alentours de +60%", explique Emmanuel Dubarry, Responsable communication et relations presse de la société. Et de constater que les gens s’organisent en avance pour les vacances de Noël. "Sur la période des fêtes, le nombre de réservations est deux fois plus élevé que l’an passé", nous explique-t-il. 

Et sans doute que l’annonce de la poursuite de la grève durant les fêtes de Noël, aura incité les utilisateurs à se montrer bien plus prévoyants que d’habitude. "On observe aussi que les gens s’organisent dès maintenant pour Noël, ce qui est bien plus tôt que l’année dernière. A date de ce 13 décembre, le taux de réservation est deux fois plus élevé que l’année dernière, pour les 23 et 24 décembre. Les gens s’organisent par peur de ne pas avoir de transports durant les fêtes", analyse Emmanuel Dubarry. "Cette année, ce qui est surprenant, ce n’est pas tant que les gens réservent mais qu’ils réservent en avance d’une dizaine à une quinzaine de jours. On ne l’avait pas vu les années précédentes", précise-t-il. En moyenne, les locations durent moins d’une journée, en temps normal et sur la période de Noël, les locations durent trois et quatre jours, du 23-24 décembre jusqu’au 26. 

Concernant les prix des locations, Getaround précise à LCI qu’ils incitent les propriétaires de voiture à ne pas augmenter les tarifs de location de leur véhicule, du fait de la grève. Mais l’incitation est-elle efficace ? "Pour le moment, oui, ça marche plutôt bien. Pour les jours de grève, on est autour de 30 à 40 euros la journée. Pour la période de Noël, c’est autour de 60 à 70 euros la journée en moyenne, ce qui correspond aux tarifs d’un week-end de pont, à Paris. En province, à Lyon, on est autour d'un prix moyen de 50 eux, sur la période". Alors nous avons vérifié et effectivement, il est encore possible de louer une voiture citadine à un particulier durant quatre jours, pour la semaine de Noël, à Paris. Il vous en coûtera, suivant les modèles, entre 52 euros la journée pour une Clio et 120 euros environ la journée pour un SUV de marque allemande.

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Chez BlaBlaCar, on espère que la solidarité entre conducteurs et passagers va se poursuivre

Du côté des solutions de covoiturage, même observation : il y a une hausse des demandes et des propositions. Chez Blablacar, on a constaté "depuis le début des grèves, deux fois plus de propositions de trajets et de réservations", indique un porte-parole de la société à LCI. Et cette tendance se confirme pour les semaines à venir. "On prévoit d'avoir 2 millions de places disponibles sur nos bus et les solutions de covoiturages. Ce qui représente 5000 TGV", nous explique le porte-parole. Et la société d'expliquer que des bus supplémentaires seront disponibles, sur leur réseau, notamment sur les grands axes que sont les Paris-Lyon ou encore Paris-Strasbourg. Mais ces rajouts de bus en circulation ne permettront sans doute pas d'absorber tout le flux de passagers se rabattant sur ces solutions, prévient-on chez Blablacar. 

"Nos bus risquent d’être pleins, il faut s'y prendre le plus tôt possible", nous explique-t-on. Alors quelle solution possible si les bus sont pleins ? La société compte sur le covoiturage : "On espère que les conducteurs vont proposer des places, il faut qu'ils continuent à le faire pour les vacances, comme ils le font durant la grève. C'est un appel à la solidarité". A-t-il été entendu ? Oui, à en croire la société. Pour le week-end précédent et ce week-end à venir, la réponse est oui. "On a eu deux fois plus de trajets proposés et jusqu'à trois fois plus de propositions sur le trajet Paris-Lyon, à l'occasion de la Fête des lumières", dit-on. "Ce ne sont pas des voitures rajoutées sur les routes mais des personnes qui avaient déjà prévu de prendre leur voiture pour s'y rendre et la grève a agi comme un élément déclencheur au covoiturage. La solidarité joue pour le moment et on espère qu'elle continuera à jouer pour le prochain week-end de départ en vacances". 


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