La situation sanitaire au regard de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) s'est dégradée ces dernières semaines.Plus de 770.000 volailles ont été abattues depuis cet été.Les autorités ont déclenché le niveau d'alerte "élevé" dans toute la France, obligeant les éleveurs à confiner leurs volailles.
Le niveau de risque de la grippe aviaire a été porté ce jeudi de "modéré" à "élevé" sur l'ensemble du territoire métropolitain, selon un arrêté publié au Journal officiel, contraignant les éleveurs à confiner leurs volailles. Les principales régions de production, la Bretagne et le Pays de la Loire, mais aussi le département des Deux-Sèvres, étaient déjà soumis à cette obligation depuis la mi-octobre mais l'épizootie a continué de se propager ces derniers jours.
Un foyer de grippe aviaire a notamment été détecté la semaine dernière dans une basse-cour familiale aux portes de la Camargue, ce qui constitue une "première" dans le Gard, a indiqué lundi la préfecture de ce département du sud de la France. Ce cas d'influenza aviaire (H5N1), maladie animale infectieuse virale très contagieuse, a été confirmé le 4 novembre à Fourques, dans l'agglomération d'Arles, sur des oiseaux de basse-cour (poules, canards, oies). Quelques semaines plus tôt, un autre foyer avait été détecté en Dordogne, le premier dans le Sud-Ouest du pays.
Après une saison 2021-2022 catastrophique (plus de 21 millions de volailles abattues entre fin novembre et mi-mai), le virus a recommencé à frapper des élevages français dès la fin juillet, de manière exceptionnellement précoce. À l'approche de l'automne, période du début des migrations d'oiseaux sauvages et de baisse des températures, les autorités avaient déjà relevé début octobre le niveau de risque de "négligeable" à "modéré" sur l'ensemble du pays. Une situation qui inquiète les professionnels de la filière.
Depuis le 1er août, plus de 770.000 volailles ont été abattues pour endiguer la grippe aviaire, a indiqué jeudi le ministère de l'Agriculture.
La facture s'élève déjà plus à plus d'un milliard d'euros
"Aucun type d'élevage n'est épargné, avait déploré mercredi 10 novembre Yves-Marie Beaudet, le président du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO), à l'occasion d'une conférence de presse. "C'est quelque chose qui donne des frissons", a-t-il ajouté, en alertant sur le risque que représente l'épizootie pour la production d'oeuf. "Les éleveurs sont traumatisés, certains arrêtent de produire pour ne pas revivre le printemps" dernier, remarquait également cette semaine auprès de l’AFP le président de la chambre d'agriculture de Vendée, Joël Limouzin.
Selon lui, la profession s'impatiente de voir déployer les vaccins en cours d'expérimentation en Europe, seule manière de faire face à un virus devenu "endémique", avec lequel il faudra cohabiter durablement. Sinon, "comment continuer" à produire si des millions d’animaux doivent être euthanasiés chaque année, s’est-il interrogé. Avant même la reprise de l'épizootie cet été, la facture pour la grippe aviaire s'élevait pour l'Etat à plus d'un milliard d'euros consacrés à l'indemnisation des pertes des professionnels.