ÉPIZOOTIE - À l'approche des fêtes de Noël, les éleveurs français sont priés de confiner leurs volailles, le niveau de risque de grippe aviaire ayant été relevé. Le responsable, la souche H5N8, un virus qui fait trembler les éleveurs.
La grippe aviaire fait-elle son grand retour France ? C'est ce que redoutent les autorités françaises qui demandent, ce vendredi dans le Journal officiel, le confinement de toutes les volailles élevées en plein air. Dans le viseur, le H5N8 détecté dans des basses-cours des Ardennes et l'Aisne à la mi-septembre.
D'où vient-il ?
La grippe aviaire est une maladie due à un virus dit "influenza de type A" qui contamine tout type d'oiseaux, sauvages et domestiques. Comme chaque virus, elle jongle entre des souches ou sous-types : le H5, H7 et le H9, liste le quotidien Les Echos. Mais aujourd'hui c'est bien le H5N8 qui inquiète le plus les autorités françaises, du fait de sa forte virulence et de sa prédominance en Europe.
Le 4 juillet dernier, un foyer de 198 cas la souche avait été identifié dans un élevage de volailles au sud du Danemark. Le mois suivant, c'est aux Pays-Bas que les contaminations commençaient. Conséquence, les autorités hollandaises ont demandé le confinement des volailles la semaine dernière, une mesure que la France met en place ce vendredi.
Dans l'hexagone, la souche a été découverte pour la première fois en 2016 dans des élevages du Tarn et du Pas-de-Calais. Depuis, et à chaque épisode de grippe aviaire, des millions d'oiseaux ont dû être euthanasiés pour éviter la propagation du virus dans les élevages. 4,5 millions pendant l'hiver 2015-2016, 2 millions début 2021...
Quelle différence avec le H5N1 ?
Elle se voit du côté des canards, justement. Apparu en 2007 avant l'année fatidique de 2015, le H5N1 est extrêmement dangereux pour les poulets mais très peu pour les palmipèdes. Face à la souche, ces derniers restent en grande majorité asymptomatiques. Il faut malheureusement attendre l'arrivée du H5N8 pour qu'ils soient inquiétés.
Le virus s'est-il transmis à l'homme ?
La réponse est oui, mais ne concerne que très peu de cas. Seule la Russie a pour l'instant signalé une contamination de la sorte début 2021. Sept travailleurs dans une usine de volailles, en contact direct avec ces bêtes, avaient été déclarés infectés par la cellule souche. Les autorités russes ont rapidement ajouté que les malades ne présentaient "aucune complication".
Et d'humain et à humain ? "Ce variant du virus ne se transmet pas d’une personne à l’autre à l’heure actuelle", avait assuré à la télévision Anna Popova, directrice de l’agence sanitaire russe Rospotrebnadzor, qui a relevé ces premiers cas de virus H5N8 chez des humains. En France, le ministère français de l'Agriculture réitère les faibles chances de transmission entre hommes.
Comment s'en protéger ?
Pour éviter des situations telles qu'en 2015 ou 2016, les élevages ont été modernisés et des protocoles sanitaires mis en place. Tenues de terrain, vêtements propres, douches, et désinfection de tous les équipements sont autant d'obligations que demandent les autorités sanitaires pour éviter toute transmission du virus.
Mais il n'existe pas encore d’avancées sur un possible vaccin, malgré la demande pressante des professionnels du secteur. Il faut dire que les scientifiques, comme le gouvernement, restent encore divisés. L'agence sanitaire Anses rappelle qu'"à l'heure actuelle, la vaccination des animaux est techniquement délicate".
"Il faut garantir que le vaccin soit bien adapté aux virus présents dans la zone considérée et que la mise en œuvre du vaccin ne favorise pas la circulation inapparente du virus sauvage chez les oiseaux vaccinés", précise-t-elle encore.
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