MOBILISATION - Sur les réseaux sociaux, comme devant des écoles des quatre coins de la France, la colère s'accentue depuis lundi concernant le port du masque en classe dès 6 ans. Des pères et des mères en appellent à une "journée école morte" vendredi.
Depuis la lundi, la grogne monte. Si certains parents n'ont pas tardé à exprimer leurs doutes ou leur incompréhension dans la foulée de l'annonce rendant obligatoire le port du masque à l'école dès 6 ans, ces sentiments semblent exacerbés après plusieurs jours d'expérimentation. Depuis la rentrée des vacances de la Toussaint, partout en France, des mouvements de grève ont en effet été improvisés pour dénoncer la mesure.
Une mobilisation qui s'observe aussi au travers des groupes qui se multiplient sur les réseaux sociaux, ainsi qu'au compteur de plusieurs pétitions lancées. Intitulées "Non au port du masque dès 6 ans" et "retrait de l'obligation du port du masque pour les enfants dés 6 ans", deux d'entre elles recueillaient par exemple près de 190.000 signatures conjointement ce jeudi.
A l'origine de ces initiatives ? Des pères et des mères sceptiques, voire très remontés, qui estiment que leurs enfants de primaire sont trop jeunes pour porter un masque efficacement, et qui pointent aussi des "effets secondaires".
"Essayons d'imaginer ce qu'un enfant peut ressentir"
"Imaginez ce que peut vivre un enfant avec un masque plus de 10h par jour (si garderie) sur le plan physique et psychologique", interroge Emilie, l'une de ses mamans sur le groupe Facebook "Bas les masques pour nos enfants". Et de développer : "un enfant qui par exemple à déjà du mal à se faire des amis, un enfant timide... Essayons d'imaginer ce qu'un enfant peut ressentir... Essayons d'être à leur place une minute... Et de devoir supporter ce masque toute la journée... pour se concentrer, pour apprendre, pour faire travailler sa mémoire, pour lire, pour réciter à voix haute, pour chanter, pour se divertir, pour faire du sport , pour aller aux toilettes... Qu'est-ce que ça renvoie au cerveau ? De l'isolement ? j'imagine un mal être aussi ? de l'angoisse ? du stress ? Des maux de têtes ? de ventre ?".
A ces questions, certains parents répondent ouvertement, en partageant l'expérience de leur enfant, en commentaires, dans d'autres publications, ou dans la presse. "Lorsque j'ai récupéré mon grand lundi, il m'a dit qu'il s'était caché dans la cour de récréation pour pouvoir enlever son masque deux minutes et pouvoir respirer, c'est choquant. Des enfants se sont plaints de maux de tête, ceux qui ont des lunettes, c'est un enfer avec la buée entrainée par le masque !", a notamment témoigné une mère des Pyrénées orientales pour France-Bleu.
D'autres dénoncent le fait que lorsque l'enfant souffre d'une pathologie connue, il soit malgré tout difficile de se soustraire au port du masque. "Mon médecin traitant a fait un certificat, en expliquant que ma fille a des difficultés à porter le masque suite à sa pathologie asthmatique. Le médecin scolaire n'a pas validé", s'offusque sur un groupe Facebook Aurore. Elle résume : "soit ma fille met le masque soit elle vient pas à l'école".
Face à des impasses comme celle-ci, quelques-uns, n'hésitent pas à s'échanger via ces communautés virtuelles des modèles de lettres à adresser à la direction de l'établissement scolaire ou à l'académie. Enfin, d'aucuns, comme Sandrine, profitent de l'existence de groupes comme "Parents 2021 France" ou "Mamans en révolution pour nos kids", pour envisager la suite. "Si on a pas le masque à l école on fait quoi ? Pour ma part je réclame la mise en place de demi classe et également l'embauche de personnelles immédiat notamment pour l'entretien, c'est un début mais vous de votre côté qu'elles seraient vos propositions ?", lance-t-elle.
D'échanges informels comme celui-ci, naissent des initiatives comme celle de parents protestataires du Vaucluse qui lancent une "journée école morte" ce vendredi. L'idée étant de ne pas conduire ses enfants à l’école. Ce jeudi matin, à Roussillon-en-Provence, des parents ont décidé d'y déposer leur progéniture sans masque.
Et ce n'est pas la récente décision de la préfecture d’Indre-et-Loire qui devrait freiner leurs projets. Depuis mardi, comme annoncé sur son compte Twitter, le port du masque "est obligatoire seulement à partir de 11 ans", à Tours, dans sa métropole et à Amboise.