Guerre en Ukraine : un collectif veut changer le nom du collège Alexandre Soljenitsyne en Vendée

Publié le 19 mars 2022 à 13h26
Un enseignant et des élèves en classe / Photo d'illustration
Un enseignant et des élèves en classe / Photo d'illustration - Source : iStock

En soutien à l'Ukraine, des syndicats enseignants demandent que soit débaptisé le collège Alexandre Soljenitsyne d’Aizenay, en Vendée.
Le dissident russe et prix Nobel de littérature l'avait inauguré en personne, en 1993.

En signe de soutien au peuple ukrainien, le moindre symbole a son importance. En témoigne l’action lancée le vendredi 18 mars par un collectif vendéen composé de plusieurs syndicats enseignants et du groupe Attac. Ces derniers souhaitent débaptiser le collège Alexandre-Soljenitsyne d’Aizenay, nommé ainsi en 2005 par le Conseil général lorsqu'il était présidé par le souverainiste Philippe de Villiers. A la place, ils préféreraient voir sur le fronton de l'établissement le nom du poète ukrainien Vsevolod Mikhaïlovitch Eichenbaum, dit Voline.

Une décision qui a beaucoup fait réagir sur Twitter. Alexandre Soljenitsyne, prix Nobel de littérature, étant l'un des plus célèbres dissidents du régime soviétique durant les années 70 et 80. Il révéla notamment l’existence des goulags. "Des enseignants veulent débaptiser un collège Soljenitsyne, des individus censés 'éduquer'. Pourquoi pas les collèges Diderot, l'ami de Catherine II ?", peut-on ainsi lire sur le réseau social.

Proche de Poutine

Mais selon le collectif, l’écrivain russe Soljenitsyne était proche de Poutine. "Soljenitsyne était certes écrivain de talent, mais c'était aussi une personnalité proche de Poutine, malgré l'opposition de leurs engagements durant l'époque de l'URSS", avance la pétition qu'à pu consulter Ouest-France. 

Renommer le collège d'Aizenay, situé à une quinzaine de kilomètres de La Roche-sur-Yon, du nom de Voline permettrait d'envoyer un signal fort au peuple ukrainien, selon les pétitionnaires. "Voline était un poète ukrainien condamné en Russie tsariste pour insurrection. Réfugié en France, il dut la fuir suite à un mandat d’arrêt à cause de ses prises de position antimilitaristes lors de la Première Guerre mondiale", argumentent-ils. 

Leur demande a été envoyée officiellement au Conseil départemental de la Vendée, à la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale et au Rectorat de Nantes. Mais pour l’heure, elle ne semble pas faire l'unanimité. "C'est une forme de révisionnisme", s'est par exemple ému le vice-président du conseil départemental Guillaume Jean, joint par Ouest-France


Virginie FAUROUX

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