Une alternative crédible au gaz russe ? 5 questions sur le gaz naturel liquéfié (GNL)

Publié le 28 mars 2022 à 14h00
JT Perso
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Source : JT 20h WE

Un projet d'installation d'un nouveau terminal d'importation de GNL est à l'étude en France.
Le pays, comme l'Europe, compte sur cette ressource pour réduire sa dépendance à la Russie.
Tour d'horizon des choses à savoir sur cette alternative au gaz russe.

La guerre en Ukraine a provoqué un renchérissement important du prix des hydrocarbures et pose désormais la question de la dépendance du continent européen au gaz naturel provenant de Russie. Une dépendance au gaz russe dont souhaite s’affranchir l'Europe d’ici 2027. Pour y parvenir, les yeux se tournent vers le gaz naturel liquéfié (GNL). 

Le président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Jean-François Carenco, a d'ailleurs appelé lundi à lever les obstacles administratifs afin d'accélérer le déploiement d'un terminal de gaz liquéfié supplémentaire en France. Mais de quoi parle-t-on et quels sont, outre ses avantages, les inconvénients de cette ressource sur laquelle misent tant les pays européens ? On fait le point.

Quelles sont ses spécificités ?

À la différence du gaz transporté par gazoduc, à savoir une grosse infrastructure fixe, le gaz naturel liquéfié permet une grande flexibilité de transport et un approvisionnement venant de n'importe quel pays producteur puisqu'il a été transformé sous forme liquide. Pour atteindre cet état, le gaz naturel est refroidi après son extraction par un cycle frigorifique qui le transforme à l'état liquide à -162°C. 

Sous cette forme, il prend beaucoup moins de place (600 fois moins qu'à l'état gazeux) et peut donc être stocké à bord de navires méthaniers pour être transporté d'un point du globe à l'autre si besoin. À l'arrivée, il est regazéifié pour être injecté dans le réseau de transport de gaz national ou il peut être transporté par camion-citerne vers des sites industriels.

Qui en produit ?

Les sources de gaz naturel liquéfié sont diversifiées, avec une vingtaine de pays dans le monde aux profils très variés qui en exportent au total, de la Papouasie-Nouvelle Guinée à Trinité-et-Tobago en passant par la Russie. Les trois gros exportateurs sont l'Australie, le Qatar et les États-Unis. 

Tiré par la hausse de la demande en Chine et en Corée du Sud, le commerce de GNL a augmenté de 6% l'an dernier, selon le rapport Shell LNG Outlook. La demande mondiale devrait continuer de croître, tirée notamment par l'Asie.

Comment la France est-elle équipée ?

La France est actuellement dotée de quatre terminaux terrestres d'importation de GNL, un à Dunkerque, un autre à Montoir-de-Bretagne et deux à Fos-sur-Mer. Mais un projet est actuellement à l'étude visant à en installer un cinquième, flottant celui-là. Concrètement, l'unité flottante de regazéification en question est alors positionnée au bout d'un quai et le méthanier vient s'amarrer à couple de cette dernière où le GNL est transbordé et regazéifié.

Outre le fait qu'il peut être repositionné en fonction des besoins, un terminal flottant permet d'avoir un temps et des coûts de construction réduits. 

Quelles sont ses contraintes ?

Il faut toutefois compter "12 à 18 mois" avant une mise en service d'un terminal flottant, explique auprès de l'AFP Vincent Demoury, délégué général du Groupe international des importateurs de gaz naturel liquéfié (GIIGNL). A titre de repère, la construction d'un terminal terrestre prend encore plus de temps : 2 à 3 ans.  

Au-delà des terminaux, c'est ensuite le transport par gazoduc au sein du continent européen qui bloque, par manque d'interconnexions à certains endroits. Par exemple, l'Espagne dispose de plusieurs terminaux GNL, mais les capacités sont ensuite limitées pour faire circuler le gaz au-delà des Pyrénées vers le reste du continent.

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"L'UE pourrait théoriquement augmenter ses importations de GNL à court terme de quelque 60 milliards de mètres cubes", estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son plan de réduction de la dépendance au gaz russe. La Commission européenne évoque pour sa part un potentiel de 50 milliards de m3. Problème : tous les importateurs dans le monde se battent pour les mêmes cargaisons, avec une production mondiale limitée et un risque de forte hausse des prix.

"Le GNL est un levier de flexibilité très important", mais "malheureusement à court terme, on ne peut pas lui demander de faire des miracles", temporise de son côté Vincent Demoury. "On estime que cette année, au maximum, il y aura 35 milliards de m3 supplémentaires mis sur le marché dans le monde; il est possible que la Chine en capte à peu près la moitié, ce qui laisse moins de 20 milliards de m3 au marché européen", calcule-t-il.

Quid du bilan environnemental ?

Le secteur du GNL met en avant ses avantages pour le climat et la pollution de l'air puisque, selon ses promoteurs, le gaz remplace avantageusement le charbon pour produire de l'électricité ou le fioul lourd pour la propulsion des navires.

Mais "remplacer une énergie fossile et une dépendance russe par une autre se révèlerait une impasse pour l'Europe à moyen terme", a eu l'occasion de critiquer le Réseau action climat, en réaction au sommet européen à Versailles. "Le GNL a de très importants impacts climatiques, parce que très énergivore, parce qu'en ouvrant des marchés mondiaux il pousse toujours plus la production en amont, et parce que sa chaîne de valeur crée des fuites de méthane", très nocif pour le climat, déplore notamment Lorette Philippot, des Amis de la Terre. 


Audrey LE GUELLEC

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