A LA LOUPE - Un rapport du ministère de l'Intérieur note une hausse spectaculaire des homicides depuis le mois de mai dernier. Mais que disent ces chiffres dans le détail ?
La hausse est impressionnante. Selon le rapport "Interstats Conjoncture", publié par le ministère de l'Intérieur en août 2019, le nombre des homicides, entre mai et juillet 2019 , a augmenté de 16% par rapport à la période février-avril 2019. Soit un nombre de 248 victimes enregistrées par la police et la gendarmerie sur les trois derniers mois, comme l'ont repéré nos confrères du Figaro.
Peu de détails figurent dans ce rapport. Il est toutefois précisé que ces homicides comprennent également les faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort. Et que la plus forte hausse est survenue en juillet 2019 : 101 faits d'homicides ont en effet été enregistrés à ce moment-là. Au moins de juin, les services de police en recensent 75, au mois de mai, 72. Les auteurs précisent : "Le total des trois derniers mois (248 victimes) est nettement plus élevé que celui des trois mois précédents (214)."
Le poids des féminicides
Mais à quoi est due cette hausse ? Selon Le Figaro, celle-ci s'explique en partie par l'augmentation récente du nombre de règlements de comptes. En effet, selon les statistiques de la police nationale, 77 règlements de compte ont été enregistrés en 2018 en France. 106 victimes ont été dénombrées, dont 54 sont décédées. Le tout se déroulant en majorité dans le contexte de trafics de stupéfiants. A Marseille, en particulier, le nombre de règlements de comptes est reparti à la hausse en 2018, après avoir diminué en 2017. Rien que dans les Bouches-du-Rhône, 23 personnes sont décédées en 2018 dans ce contexte. Fin juillet, une fusillade à Ollioules, dans le Var, a coûté la vie à trois personnes, dont une femme, victime collatérale.
Un autre fait social - qui n'est pas détaillé non plus dans la note du ministère de l'Intérieur - ne diminue pas. C'est celui des féminicides, c'est-à-dire les meurtres ou assassinats de femmes, parce qu'elles sont femmes. Depuis janvier 2019, plus de 70 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon. Un chiffre qui, sur l'année, demeure dramatiquement stable. En 2018, les victimes étaient au nombre de 121. L'année précédente, en 2017, elles étaient 130 femmes à perdre la vie à cause de leur partenaire ou ex-partenaire, selon les chiffres de référence des violences faites aux femmes du gouvernement.
Mesures pénales et grenelle des violences conjugales
Au mois de juillet, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a annoncé de nouvelles pistes afin d'endiguer les violences conjugales. Elle a notamment émis le souhait de généraliser le dispositif Depar, un bracelet électronique anti-rapprochement qui pourrait permettre de tenir les hommes violents à distance. De la même manière, la ministre de la Justice veut développer les ordonnances civiles de protection et les interdictions d'entrer en contact, ainsi que le dispositif "téléphone grave danger".
En septembre, un Grenelle des violences conjugales est également prévu par Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat en charge de l'égalité entre femmes et hommes.
Vous souhaitez réagir à cet article, nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse alaloupe@tf1.fr
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- InternationalGuerre en Ukraine : la destruction du barrage de Kakhovka, tournant du conflit ?
- Vos vidéos à la Une
- Police, justice et faits diversColère et émoi après le suicide de Lindsay, harcelée à l'école
- InternationalGuerre en Ukraine : les attaques en Russie se multiplient
- Police, justice et faits diversMeurtre d'Iris dans le Morbihan