Hausse des accidents consécutive aux grèves : la mairie de Paris veut "protéger les pistes cyclables et les voies de bus"

Publié le 18 décembre 2019 à 18h24

Source : TF1 Info

SÉCURITÉ - Depuis le 5 décembre, les accidents ont augmenté de 31% dans la capitale, selon les chiffres de la préfecture de police. Interrogée par LCI, l'adjointe parisienne à la sécurité, Colombe Brossel, indique que la municipalité concentre l'action de ses agents sur la régulation du trafic et la protection des cyclistes.

Des scènes d'altercations, des accrochages, mais aussi des accidents graves. Depuis début décembre, de nombreux témoignages attestent des conséquences parfois dramatiques des conditions de circulation consécutives aux grèves des transports publics à Paris. Mardi matin, un cycliste de 25 ans a ainsi été percuté par un camion au niveau de la place Pereire (17e arrondissement). Selon nos informations, la victime souffre de fractures mais son pronostic vital n'est pas engagé. 

Selon un bilan provisoire transmis mardi à LCI par la préfecture de police, le nombre d'accidents a bondi de 31% depuis le début du mouvement, soit une trentaine d'accidents supplémentaires par semaine par rapport aux semaines qui ont précédé le mouvement social. Au total, 140 personnes ont été blessées chaque semaine (+ 26%), et 17 personnes hospitalisées (+ 13%). Parmi les victimes : 35 piétons (+ 34%), 22 cyclistes (+ 144%) et 52 conducteurs de deux-roues motorisés (+ 20%).

Quelles sont les mesures prises par la mairie de Paris face à cette situation ? LCI a interrogé Colombe Brossel, l'adjointe en charge de la sécurité. Si cette dernière ne semblait pas avoir eu accès à ce premier bilan, la municipalité assure avoir pris des mesures pour renforcer la sécurité aux abords des voies réservées. 

LCI : Avez-vous connaissance d'une hausse des accidents consécutive aux conditions de circulation ?

Colombe Brossel : Nous avons reçu les témoignages des Parisiens et nous avons pu constater nous-mêmes, quand nous sommes à vélo ou à deux-roues, l'état de tension et les conflits d'usages entre les automobilistes, les conducteurs de scooters ou encore les cyclistes. Nous avons également pu lire ces chiffres sur les hausses d'accidents dans la presse. Nous essayons d'objectiver les choses, mais à ce jour, nous n'avons pas reçu de la DSPP (Direction de la sécurité de proximité), de la BSPP (Brigade des sapeurs-pompiers de Paris) ou encore de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) de données relatives à cette hausse de l'accidentologie. Cela étant, la ville de Paris est présente tous les jours au sein de la cellule de crise de la zone de défense, qui regroupe l'ensemble de l'agglomération parisienne. J'ai demandé des éléments nouveaux sur ce bilan. 

350 agents en renfort pour réguler le trafic

LCI : Avez-vous pris des mesures spécifiques pour faire face à cette situation ?

Colombe Brossel : Nous avons fait plusieurs choses. Tout d'abord, la préfecture de police nous a demandé de mettre à disposition des agents de surveillance de Paris (ASP) pour aider la police nationale à gérer la circulation aux portes de Paris, particulièrement encombrées le matin et le soir. Vingt-cinq de nos agents sont ainsi présents à la porte d'Italie, à la porte Maillot ainsi qu'à celle de Bagnolet en complément de la police nationale. Par ailleurs, nous avons tous les jours 350 ASP présents pour réguler le trafic des voies de bus et des pistes cyclables, beaucoup plus fréquentées qu'en temps normal, et bien sûr pour protéger les cyclistes. S'agissant des bus, dont le trafic est assuré à 50 ou 60%, l'objectif est de leur permettre de circuler de façon plus fluide. Nous privilégions au maximum la protection des voies de bus et des voies cyclables. 

LCI : Ces interventions sur la voie publique se sont-elles traduites par une hausse des PV dressés ?

Colombe Brossel : Le bilan de la verbalisation est plutôt en baisse au contraire, car nous avons demandé aux agents de se concentrer sur la protection des usagers. S'agissant des conflits d'usage, de façon plus anecdotique, nos agents ont été amenés une dizaine de fois à intervenir pour des conflits survenus dans la rue ou dans les transports, notamment entre des usagers et des conducteurs de bus. 

LCI : Faites-vous passer des messages de prévention aux Parisiens ?

Nous avons relayé sur les réseaux sociaux, via le compte de la Ville de Paris, des appels à la prudence et à la vigilance. Nous avons aussi relayé les appels au bon partage de l'espace public, afin de revenir à une situation plus apaisée et plus sécurisée. 


Vincent MICHELON

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