Homosexualité et "péché" : la mise au point du pape François

Une mise au point, quelques jours après une sortie très commentée. Mercredi lors d'une interview, le pape François déclarait qu'être homosexuel n'est "pas un crime". "Ce n'est pas un crime. Oui, mais c'est un péché", poursuivait-il, ajoutant : "C'est aussi un péché de manquer de charité à l'égard d'autrui." Dans une lettre publiée samedi 28 janvier, le souverain pontife a tenu à préciser ses propos : "Je voudrais dire que celui qui veut criminaliser l'homosexualité à tort."

Dans une lettre adressée au prêtre américain James Martin, le pape indique que ces récents commentaires sur l'homosexualité visaient "à souligner que la criminalisation n'est ni bonne ni juste". La lettre du souverain pontife, 86 ans, était une réponse à celle du prêtre américain, qui réclamait une clarification après les propos tenus mercredi auprès de l'agence Associated Press (AP). En juin 2021, alors que le Vatican était sous le feu des critiques pour avoir déclaré qu'il considérait l'homosexualité comme un "péché", le pape et James Martin avait déjà échangé, le premier remerciant le deuxième pour son travail à l'égard des personnes LGBT, en soulignant la nature inclusive du catholicisme.

Dans cette lettre rédigée en espagnol et publiée sur le site Outreach, un site catholique LGBT dont le rédacteur en chef est James Martin, le Saint-Père François souligne que ses commentaires sur le péché étaient une référence à l'enseignement moral au sein de l'Église catholique : "Quand je dis que c'est un péché, je me réfère simplement à l'enseignement moral catholique, qui dit que tout acte sexuel en dehors du mariage est un péché."

Ces commentaires interviennent quelques jours avant un voyage du pape en Afrique, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, où la criminalisation de l'homosexualité est courante. La question de l'homosexualité a provoqué un clivage majeur dans l'Église catholique entre les modernisateurs et les conservateurs. François a suscité la controverse depuis qu'il a été nommé pape en 2013 avec son attitude relativement libérale envers l'orientation sexuelle. 

Même si François a souvent reçu des homosexuels et dit qu'ils devaient être accueillis avec bienveillance au sein de l'Église, il ne dévie pas de la ligne de l'enseignement catholique sur le mariage, défini comme l'union entre un homme et une femme en vue de procréer.