L'hôpital français est en proie aux difficultés depuis de nombreuses années, une situation aggravée par la crise sanitaire.Des sénateurs se sont attelés à sa remise sur pied et présentent, ce jeudi, une liste de propositions dans un rapport.
Seul un "électrochoc" peut sortir l'hôpital de sa condition. Un rapport du Sénat, publié ce jeudi 31 mars, appelle à de gros changements dans la gestion du secteur de la santé pour venir à bout de la "dégradation de la situation financière", des "effets pervers du mode de financement, de l'organisation interne et management" et de la "perte d'attractivité des carrières".
Une "amertume" qui ne "tarit pas"
Les soignants doivent recevoir une "reconnaissance financière équitable", sortir de "la morale du volontariat" et être mieux représentés dans la gouvernance des hôpitaux, estiment les parlementaires, réclamant la poursuite des efforts du Ségur de la Santé annoncés en 2020, notamment en matière de rémunérations.
Des concertations "trop tardives" et des "extensions sans réflexion d'ensemble" ont fait que chez les "oubliés du Ségur", "l'amertume" ne "tarit pas", regrettent les sénateurs. Et c'est encore plus vrai après une pandémie de Covid-19 dépeinte dans le rapport comme révélatrice de "crises latentes" dans les établissements de soins.
La morale du dévouement
Face au "malaise des personnels", "l'insatisfaction au travail demeure", près de deux ans après les annonces du Ségur, a déclaré la sénatrice (LR) Catherine Deroche au cours d'une conférence de presse. La commission d'enquête présidée par Bernard Jomier (PS) pointe "la morale du dévouement" quasi systématique du personnel, qui "ne peut être à toute épreuve" dans le fonctionnement des hôpitaux.
Les sénateurs proposent de revoir les indemnités compensatrices du travail de nuit et des week-ends, et de mettre sur pied un "mécanisme d'alerte" pour renforcer les effectifs lorsque le ratio "soignant par patient" est bas. Une telle gestion des effectifs ne serait possible, selon les sénateurs, que grâce à une "décentralisation" des prises de décision, à un équilibre entre personnel administratif et médical dans le pilotage de l'établissement et à une "dynamique des tarifs hospitaliers cohérente avec l'évolution des coûts".
Certaines recommandations de la commission d'enquête font écho à des propositions de candidats à la présidentielle en matière de santé. La quatrième année d'internat en médecine passée en priorité dans un désert médical figure par exemple dans le programme de Valérie Pécresse, la révision de la tarification à l'activité (T2A) à l'hôpital est, elle, proposée par plusieurs candidats de gauche dont Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo ou encore par Marine Le Pen.
Cette commission d'enquête a été mise sur pied après une étude en octobre 2021 sur la fermeture de lits par le Conseil scientifique.
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