Un homme au corps tatoué d'insultes racistes : la dernière campagne du CRAN pour dénoncer la "lepénisation" des esprits

Publié le 24 avril 2017 à 20h42, mis à jour le 24 avril 2017 à 21h39
Un homme au corps tatoué d'insultes racistes : la dernière campagne du CRAN pour dénoncer la "lepénisation" des esprits

ÉVEILLER LES CONSCIENCES - Au lendemain du 1er tour de la présidentielle, le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) a lancé une campagne pour dénoncer la "lepénisation des esprits". Un mannequin noir, le corps recouvert de faux tatouages reprenant des insultes racistes, a ainsi déambulé ce lundi dans Paris.

Le front tatoué d'un "Racaille", "enculé de noir" inscrit sur la joue droite, "sale arabe" dans le cou ou encore "macaque" barrant son avant-bras, un mannequin noir s'est recouvert le corps d'insultes racistes, et a déambulé ce lundi matin place de la République à Paris pour sensibiliser au racisme. Une opération, à l'initiative du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), dans le but d'éveiller les esprits au lendemain du premier tour de la présidentielle.

Devant les badauds, plus surpris de rien, et des agents de nettoyage qui s'escrimaient à effacer les tags anti-Macron et anti-Le Pen sur la statue dédiée à la République, l'homme a pris la pose devant le monument, torse nu, avant de distribuer des tracts aux passants, sur lesquels on pouvait lire : "le racisme laisse une trace indélébile".

L'injure raciste est un délit
Louis-Georges Tin, président du Cran

"Nous voulons rappeler aux gens trois choses : l'injure raciste est un délit, elle ouvre la porte à d'autres délits comme l'agression physique, et l'insulte laisse des traces durables sur le corps, comme les cicatrices", s'est justifié Louis-Georges Tin, le président du Conseil représentatif des associations noires de France.

"Depuis plusieurs mois, voire plus, nous savons bien que le score du FN est important. Le problème, ce n'est pas Le Pen, c'est la 'lepénisation' des esprits", a-t-il ajouté, expliquant qu'il s'agit d'une "libération de la parole raciste". L'association n'a pas hésité à "retourner l'insulte contre l'insultant pour susciter l'angoisse, voire la honte", explique encore Louis-Georges Tin.

Les journalistes Audrey Pulvar et Harry Roselmack, ainsi que Souleymane Sylla, la victime des supporters de Chelsea insultée dans le métro parisien, ont également participé à cette campagne, intitulée "The Human Billboard", dont plusieurs vidéos ont été diffusées sur les réseaux sociaux.


Virginie FAUROUX

Tout
TF1 Info